Lors de l’ouverture de la conférence annuelle des ambassadeurs à Paris, le président Emmanuel Macron a tenu un discours marqué par sa franchise habituelle. Insistant sur le fait que la France n’est pas en recul en Afrique mais en pleine réorganisation, Macron a profité de l’occasion pour répondre aux critiques et rappeler le rôle central de la France dans la lutte contre le terrorisme sur le continent au cours de la dernière décennie.
S’adressant aux diplomates français réunis à Paris, Emmanuel Macron a évoqué les nombreuses interventions militaires françaises en Afrique, notamment dans le cadre des opérations Serval et Barkhane au Sahel. Ces interventions, selon lui, ont permis de contenir les menaces djihadistes liées à Al-Qaïda et à l’État islamique, mais elles n’ont pas toujours été reconnues à leur juste valeur.
« Nous avions une relation sécuritaire, et je crois qu’on a oublié de nous dire “merci”. Ce n’est pas grave, ça viendra avec le temps », a-t-il ironisé, avant d’ajouter : « L’ingratitude est une maladie non transmissible. »
Macron a justifié le retrait des troupes françaises de plusieurs pays africains, notamment le Mali, le Burkina Faso, le Niger, ainsi que plus récemment du Sénégal et du Tchad. Ces départs ont été motivés par des bouleversements politiques, notamment des coups d’État militaires, et par une révision des priorités des États concernés.
« La France n’y avait plus sa place parce que nous ne sommes pas les supplétifs de putschistes », a-t-il déclaré, critiquant les nouvelles juntes militaires qui, selon lui, utilisent un discours post-colonial pour justifier leur rapprochement avec d’autres puissances, telles que la Russie.
Le président a également souligné que ces changements ne signifient pas un abandon de l’Afrique, mais plutôt une transition vers un nouveau partenariat, plus adapté aux réalités actuelles.
Face à ces défis, Macron a insisté sur la nécessité d’une réinvention des relations franco-africaines. Il a notamment plaidé pour des collaborations basées sur le respect mutuel et des priorités communes, au-delà des seules questions militaires.
Cependant, cette transition n’est pas simple. « C’est difficile parce qu’il y a des nostalgiques, parce qu’il y a des gens qui ne comprennent pas ou qui ne veulent pas comprendre, et parce qu’on bouscule des intérêts acquis », a-t-il reconnu.
Alors que la France continue de réduire sa présence militaire en Afrique, son rôle sur le continent reste incertain.
La rédaction