« Lorsque vous entendez dire du mal des Haïtiens, dressez l’oreille, on parle de vous. » Ces mots empruntés à l’esprit de Frantz Fanon par le militant Rodhney Robert résonnent aujourd’hui au sein de la communauté noire de France et au-delà, suscitant une indignation générale face aux récents propos du Président Emmanuel Macron sur Haïti.
“Le Député Olivier SERVA, en qualité de guadeloupéen et de caribéen voisin d’Haïti, ne peut accepter de tels propos tenus par un Président qui serait inspiré de faire preuve de mesure et de respect dans ses prises de position. Il appelle Monsieur Emmanuel MACRON, vraisemblablement sorti du rôle qui est le sien, à formuler des excuses publiques et à se délester des relents néocoloniaux qui lui permettent de se sentir légitime à tenir de tels propos.” lit-on dans son communiqué du 22 novembre 2024.
Le Député Olivier Serva, figure politique de la Guadeloupe, a vivement dénoncé les déclarations du Président français, qu’il qualifie de méprisantes et révélatrices d’une posture néocolonialiste. Selon lui, en s’attaquant à la souveraineté d’Haïti, première nation noire à avoir conquis son indépendance en 1804, Emmanuel Macron perpétue une attitude désinvolte déjà largement critiquée sur la scène internationale.
Une posture néocoloniale dénoncée
Le Député rappelle que la France, loin d’avoir accompagné Haïti dans sa quête de liberté et de développement, a imposé à la jeune république une dette coloniale écrasante. Ce poids historique, injustement supporté par Haïti, reste un symbole des dérives du colonialisme et de ses conséquences sur les nations émancipées. En ignorant cet héritage et en multipliant les critiques, Emmanuel Macron, selon Olivier Serva, ne fait qu’aggraver l’image de la France dans son rapport avec ses anciennes colonies.
Un appel à des excuses publiques
Olivier Serva, profondément attaché à la solidarité caribéenne et à l’héritage commun des luttes anticoloniales, a appelé le Président Macron à faire preuve de mesure et de respect. Il l’invite à présenter des excuses publiques pour ses propos qu’il juge “abjects” et à se débarrasser des “relents néocoloniaux” qui minent encore les relations entre la France et les nations indépendantes d’outre-mer.
Une affaire qui réveille des tensions
Cette affaire intervient dans un contexte où la relation de la France avec ses anciennes colonies est scrutée de près, notamment en Afrique et dans la Caraïbe. Pour beaucoup, les propos d’Emmanuel Macron témoignent d’un manque de reconnaissance envers les combats historiques pour la liberté et l’égalité.