Port-au-Prince, 5 juin 2025 – Le Syndicat de la Police Nationale d’Haïti (SPNH-17) a effectué, cette semaine, une visite d’inspection à la Direction Médicale de la PNH. Le bilan dressé par les représentants syndicaux est sans appel : les infrastructures médicales destinées aux policiers sont pratiquement inexistantes.
Selon le coordonnateur du syndicat, Garry Jean-Baptiste, les policiers haïtiens continuent de travailler dans des conditions déplorables, sans accès à des soins de santé adéquats. « Les policiers méritent un meilleur traitement », a-t-il déclaré à l’issue de la visite.
Le SPNH-17 réclame la mise en place urgente :
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d’une unité médicale opérationnelle,
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d’une pharmacie fonctionnelle,
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d’un espace de thérapie physique et mentale,
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ainsi que d’une unité de dialyse pour les agents souffrant d’insuffisance rénale.
Le syndicat appelle également à la prise en charge des enfants de policiers décédés, des agents handicapés et de ceux nécessitant des traitements médicaux spécialisés. Il plaide, en outre, pour la création d’un atelier de confection d’uniformes, afin de répondre aux besoins logistiques des effectifs.
Une rencontre a également été organisée avec la Direction du Bien-Être pour évoquer ces revendications et insister sur l’urgence d’une réponse institutionnelle.
Des écarts frappants avec la mission multinationale
Ces revendications interviennent alors que les policiers haïtiens, engagés en première ligne dans un contexte sécuritaire extrêmement tendu, ne bénéficient d’aucun dispositif médical structuré, contrairement aux contingents étrangers présents dans le cadre de la mission multinationale.
La mission, dirigée par le Kenya, dispose :
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d’un centre de santé opérationnel sur le site à l’aéroport capable d’assurer les premiers soins et les urgences,
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de contrats de soins avec l’Hôpital Aspen,
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d’un système d’évacuation médicale coordonné par le gouvernement salvadorien,
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ainsi que d’un accord bilatéral avec la République Dominicaine pour la prise en charge des blessés.
Les policiers kenyans sont également couverts par une assurance médicale et des primes gérées par les Nations Unies, ce qui accentue, le contraste cruel avec la situation des forces haïtiennes, souvent laissées pour compte sur le terrain.
Le journaliste de Radio Compact FM, Elinord Fleurant, affirme détenir des informations fiables selon lesquelles le gouvernement haïtien aurait bel et bien négocié avec les membres du gang « Gran Grif » et versé plusieurs millions de gourdes pour récupérer le cadavre d’un agent kényan abattu à Petite-Rivière de l’Artibonite, le 25 mars dernier. Notre rédaction a écrit au porte-Parole de la Mission pour confirmer si effectivement, les bandits de Gran-grif avaient remis le cadavre du policier Kenyan, aucune réponse nous a été donnée. Le silence persiste autour de ce dossier, tandis qu’aucune négociation ne se fait pour les policiers haïtiens capturés et profanés par les bandits.
Le SPNH-17 exhorte les autorités à prendre des mesures concrètes pour garantir le droit à la santé des policiers haïtiens, dénonçant un système qui, en l’état actuel, « met en péril la vie de ceux qui assurent la sécurité publique ». Le syndicat souligne que l’inaction face à ces revendications constitue une menace directe pour la motivation, la stabilité et la dignité du corps policier.
La rédaction