La ministre des Finances et de Vice-première ministre démissionne. Des membres de l’opposition réclame le départ de Trudeau.
C’est un tremblement de terre dans la sphère politique qui a pris tout le monde par surprise, à commencer par le Premier ministre Canadien Justin Trudeau.
Le gouvernement Trudeau s’est donc retrouvé plongé dans une crise politique, lundi, après la démission fracassante de la vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland, à quelques heures du dépôt de la mise à jour économique.
La journée a débuté par un coup de tonnerre inattendu à Ottawa. Dans une lettre envoyée au Premier ministre, Mme Freeland a annoncé qu’elle quittait son poste de grande argentière au moment où Justin Trudeau s’apprêtait à lui retirer le portefeuille des Finances.
« Vendredi dernier, vous m’avez dit que vous ne vouliez plus que je sois votre ministre des Finances et vous m’avez proposé un autre poste au sein du Cabinet », a révélé Chrystia Freeland dans sa missive. Elle ajoute : « Après y avoir réfléchi, j’ai conclu qu’à mes yeux la seule voie honnête et viable est de démissionner du Cabinet. »
Celle qui a dirigé les Finances du gouvernement Trudeau pendant plus de quatre ans a confirmé par la même occasion les désaccords qui s’étaient installés entre elle et le Premier ministre. Le fossé était à ce point profond qu’elle a refusé le nouveau poste que lui proposait M. Trudeau.
D’ailleurs, le Premier ministre l’aurait écartée des Affaires étrangères, fonction qu’elle occupait avant sa venue aux Finances. Il lui a plutôt proposé un poste de ministre sans portefeuille pour gérer les relations canado-américaines.
« Pour être efficace, un ministre doit parler au nom du Premier ministre et avec toute sa confiance. En prenant votre décision, vous avez clairement indiqué que je ne possède plus cette confiance de façon crédible et que je ne possède plus l’autorité qui l’accompagne », a expliqué Mme Freeland au chef libéral dans sa lettre de démission.
Dominic LeBlanc hérite des Finances
Le ministre de la Sécurité publique, des Institutions démocratiques et des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, lui a succédé au pied levé, à la demande de M. Trudeau. Il a été assermenté en fin d’après-midi à Rideau Hall.
M. LeBlanc conserve le ministère des Affaires intergouvernementales, mais laissera de côté le portefeuille de la Sécurité publique lors du prochain remaniement ministériel, prévu dans quelques jours.
Au sein des troupes libérales, les députés Francis Drouin et René Arseneault ont tous deux réclamé le départ de Justin Trudeau. En début de soirée, la formation politique s’est réunie en caucus. Chrystia Freeland assistait à la réunion. Elle est passée devant les journalistes avant d’entrer dans la salle, mais elle est restée muette.
Selon les informations, plusieurs députés sont allés au micro pour demander à M. Trudeau de partir. Mais à la sortie, devant les journalistes, personne n’a voulu commenter les échanges.
Le Premier ministre Trudeau ne s’est pas adressé à la presse non plus. En ouverture d’une allocution prononcée en soirée devant des donateurs du Parti libéral, M. Trudeau n’a pas commenté directement la crise qui secoue sa formation politique, mais a reconnu que la journée n’avait pas été facile.
Tout en y allant de quelques pointes à l’intention des conservateurs de Pierre Poilievre, M. Trudeau a voulu se montrer combatif : « Le Canada, c’est le meilleur pays au monde, mais il n’est pas parfait. C’est pour ça qu’à tous les jours, je me lève en me demandant ce qu’on peut faire pour que ce pays serve mieux ses citoyens. »
Un des partis d’opposition sollicite la démission du Premier ministre.
Qualifiant cette mesure d’astuce politique coûteuse, Chrystia Freeland démissionne donc de son poste de ministre. Pour elle, c’est l’occasion de prendre ses distances avec un gouvernement en chute libre dans les sondages, et de se positionner pour l’après-Justin Trudeau.
Pour la première fois, un des partis d’opposition, allié au Parti libéral au pouvoir pendant plusieurs mois, réclame la démission du Premier ministre. Ce dernier va sans doute avoir bien du mal à calmer la grogne. Surtout que le déficit atteint près d’une quinzaine de milliards d’euros de plus que prévu…