République Dominicaine, le 23 Juillet 2025, Dans une note circulaire référencée AH/RD/DI: 069-25, datée de juillet 2025, l’Ambassade d’Haïti en République Dominicaine a informé les fonctionnaires diplomatiques, consulaires et administratifs d’une mesure exceptionnelle prise par les États-Unis : la suspension immédiate de la délivrance des visas B1/B2 à tous les ressortissants haïtiens, y compris les titulaires de passeports diplomatiques, officiels et réguliers.
La décision émane directement de l’Ambassade américaine en République Dominicaine, en exécution d’une nouvelle proclamation présidentielle liée à la Loi sur l’Immigration et la Nationalité. Washington évoque la nécessité de protéger le territoire américain contre les terroristes étrangers et autres menaces à la sécurité nationale. Aucune distinction n’est donc faite entre les citoyens ordinaires et les représentants de l’État haïtien.
Notre rédaction avait déjà révélé, dans son édition du 11 juin 2025, que Fritz Jean, président du Conseil présidentiel de transition (CPT), aurait personnellement adressé une lettre confidentielle au Consul général des États-Unis demandant l’annulation de toutes les demandes de visas diplomatiques en cours.
Selon les informations exclusives obtenues par Le Quotidien 509, cette initiative n’aurait pas été validée par une résolution du CPT. Fritz Jean aurait exprimé son mécontentement face à la perte de contrôle sur les nominations diplomatiques, opérées par d’autres membres du CPT ou des relais politiques, sans consultation. Ce geste radical, combiné à la suspension des visas par Washington, renforce l’impression d’un isolement diplomatique accéléré d’Haïti, à un moment critique où le pays a pourtant besoin d’alliés internationaux solides.
Alors que la crise sécuritaire et politique continue de s’aggraver, la fermeture progressive des canaux diplomatiques risque d’entraver davantage les possibilités de dialogue avec les partenaires internationaux.
Cependant, un diplomate de carrière, ayant requis l’anonymat, a nuancé pour notre rédaction, la portée de la mesure américaine :
« En réalité, les visas B1/B2 (tourisme/affaires) ne sont pas censés être délivrés sur des passeports diplomatiques ou officiels, qui servent normalement à obtenir des visas de type A (A1/A2) pour les missions officielles. »
Selon lui, la nouvelle directive n’interdit pas totalement les visas pour les diplomates, mais exige désormais que toute demande avec un passeport diplomatique soit strictement liée à une mission officielle. Les voyages à titre personnel ne seront plus acceptés sous cette catégorie.
Ce nouveau rebondissement met en lumière les fractures internes au sommet de l’État et l’absence d’une politique étrangère cohérente, à l’heure où l’image internationale d’Haïti est fragilisée comme jamais.
La rédaction
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