Le conseiller-président Frinel Joseph, l’un des deux membres observateurs du Conseil présidentiel de transition, a tenté de se démarquer de ses collègues du CPT qui n’ont pas réussi à livrer la marchandise. Il leur adresse une correspondance pour leur demander d’organiser une retraite, dans le meilleur délai, pour vider les contentieux et se mettre au travail.
Mais à moins de huit mois de la fin du délai qui était alloué au CPT pour remettre le pouvoir aux dirigeants élus, la proposition, jugée indécente, du pasteur Joseph, a été rejetée d’un revers de main par différents acteurs de la vie nationale.
Le directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Pierre Espérance, affirme avoir des informations selon lesquelles M. Joseph exprimait, par sa prise de position, son mécontentement envers ses collègues qui n’ont pas validé son projet de voyage à Washington.
Le militant des droits humains fait remarquer que le CP Joseph a cautionné toutes les bévues de ses collègues. Il ne s’est jamais prononcé ouvertement contre les conseillers-présidents épinglés dans le scandale de corruption à la BNC (Banque nationale de Crédit), souligne M. Espérance.
L’échec du CPT est collectif et Frinel Joseph ne peut pas s’en démarquer, a-t-il dit.
Les anciens députés Jean-Robert Bossé (Aquin/Nippes) et Antoine Rodon Bien-Aimé (Cerca Carvajal/Plateau Central) sont du même avis.
L’ex-élu d’Aquin estime que M. Joseph aurait dû prendre cette position depuis plusieurs mois. Il ne l’a pas fait et a joui de tous les avantages liés à la fonction de chef d’État, fait remarquer Jean-Robert Bossé, qui rappelle, lui aussi, que Frinel Joseph avait cautionné le scandale de la BNC et qu’il a continué à partager, avec les autres conseillers-présidents, le fonds disponible pour les services d’intelligence.
Pour lui, le CPT n’a aucun avenir. Il faut, dit-il, que les forces vives du pays se mettent ensemble pour trouver la meilleure formule pour le remplacer.
Pour sa part, le responsable de la structure politique dénommée Entente Nationale (ENA), l’ex-député Antoine Rodon Bien-Aimé, estime que le comportement de Frinel Joseph frôle l’indécence.
Il ne cherche, dit-il, qu’à obtenir des dividendes politiques pendant que la barque du CPT est en train de couler. Pour l’ex-parlementaire, la meilleure chose qu’il puisse faire, c’est démissionner.
Antoine Rodon Bien-Aimé estime, lui aussi, que les acteurs politiques doivent, dans le cadre d’un dialogue inclusif, trouver la meilleure formule pour débarrasser le pays du CPT.
La rédaction