Il y a quatre ans, le 1er juin 2021, des gangs armés prenaient totalement le contrôle de la route nationale numéro deux, à hauteur de Martissant. Ils y installaient des postes de péage et décidaient des conditions dans lesquelles les usagers pouvaient l’emprunter. Quatre ans après, le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits Humains (CARDH) publie un rapport sur la situation générale de la zone métropolitaine de Port-au-Prince où il affirme avoir répertorié 28 « territoires perdus ».
Dans ce rapport, l’organisation de droits humains fait remarquer que depuis le 1er juin, plus de 4000 cas d’assassinat, dont 136 policiers, ont été enregistrés dans le pays. Les présumés bandits ayant subi la justice populaire, communément appelée « Bwa Kale », ainsi que ceux abattus par le commissaire du gouvernement de Miragoâne, dans les Nippes, Jean Ernest Muscadin, ne sont pas pris en compte.
Le directeur exécutif du CARDH, Me Gédéon Jean, ajoute que le nombre de cas d’enlèvement s’élève à plus de 3000, et pas moins de 28 zones sont considérées comme des « territoires perdus », qui sont sous le contrôle des bandits armés.
Le rapport du CARDH souligne la responsabilité des dirigeants ayant provoqué l’expansion des gangs armés dans le pays, en particulier dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
Pour le CARDH, il ne fait aucun doute que les dirigeants n’appliquent aucune stratégie nationale de lutte contre les gangs armés. Ils ont abandonné, de manière délibérée, la fonction régalienne de l’État, et c’est cela qui a favorisé la montée en puissance des gangs armés.
Pour ce qui est de l’arrivée des mercenaires appelés à participer à la lutte contre les gangs, le militant des droits humains plaide en faveur du respect des règles d’engagement en matière de droits humains et des mécanismes de contrôle.
Il dit souhaiter que les mercenaires travaillent en collaboration avec les forces de l’ordre haïtiennes en vue d’obtenir de meilleurs résultats.