Port-au-Prince, 12 mai 2025 — Le Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique a instruit le Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Me Frantz Monclair, de prendre des mesures conservatoires urgentes contre plusieurs ressortissants haïtiens visés par des sanctions onusiennes.
Dans une correspondance officielle datée du 12 mai 2025, le ministère exige le gel immédiat de tous les comptes bancaires appartenant aux individus sanctionnés dans le cadre de la résolution 2653 du Conseil de sécurité des Nations Unies, ainsi que ceux de leurs complices présumés. Cette décision s’appuie également sur le décret du 30 avril 2023, relatif à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive.
Le ministre demande en outre à toutes les institutions spécialisées de régulation et de contrôle financier d’enquêter sur les activités financières de ces personnes, afin de documenter toute infraction ou réseau financier illicite.
Cette initiative intervient alors que le gouvernement haïtien est toujours en attente de réponses aux demandes d’entraide pénale adressées, depuis mars dernier, aux ambassades des pays ayant unilatéralement appliqué des sanctions contre des haïtiens.
Liste des personnes sanctionnées par les Nations Unies :
(Source : scsanctions.un.org)
1. Johnson ANDRE (alias « Izo »)
2. Jimmy CHÉRIZIER (alias « Barbecue »)
3. Renel DESTINA (alias « Ti Lapli »)
4. Vitel’homme INNOCENT (alias « Kraze Baryè »)
5. Wilson JOSEPH (alias « Lanmò San Jou »)
6. Luckson ELAN (chef du gang Gran Grif)
7. Victor PROFANE, ancien député de la Petite-Rivière de l’Artibonite.
Contexte politique
Lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité sur Haïti, plusieurs pays, dont la Chine, ont critiqué le manque de compréhension de l’État haïtien dans la mise en œuvre du régime de sanctions prévu par la résolution 2653. Plus récemment, le Président Fritz Jean a officiellement demandé au Premier ministre Didier Fils-Aimé de prendre des mesures fermes à l’encontre des personnes concernées par ces sanctions dites “onusiennes”.
Cette correspondance du ministre Pelissier veut prouver la volonté du pouvoir en place de répondre aux engagements internationaux.
Mais le défi reste de taille : le Commissaire Monclair saura-t-il mener ce dossier avec impartialité, stature d’homme d’État, et dans le respect de la justice et de la protection des citoyens ?
Plus que jamais, dans le monde actuel, les Sanctions sont devenues une arme de négociations diplomatiques et économiques.
Pour Haïti l’avenir dira le reste.
La rédaction