Port-au-Prince, 28 mai 2025 — Le gouvernement haïtien, avec l’appui tacite de Washington, a engagé Erik Prince, fondateur de la tristement célèbre société paramilitaire Blackwater, pour mener des opérations offensives contre les gangs armés qui contrôlent une grande partie de Port-au-Prince. L’information est révélée dans une enquête du New York Times signée par David C. Adams, Frances Robles et Mark Mazzetti.
Erik Prince, proche de Donald Trump et acteur majeur du monde de la sécurité privée, a signé un contrat confidentiel avec les autorités haïtiennes. Selon plusieurs sources gouvernementales haïtiennes et américaines, il aurait commencé à opérer depuis mars, pilotant des drones et préparant le déploiement de 150 mercenaires cet été. Deux experts de la sécurité confirment également l’expédition d’une importante cargaison d’armes à destination d’Haïti par ses équipes.
Des drones, des mercenaires… et une guerre secrète
La mission de Prince est claire : éliminer les chefs de gangs désignés comme terroristes par les États-Unis, à l’aide de frappes ciblées par drones et d’opérations terrestres. Pourtant, aucun résultat concret n’a encore été officiellement annoncé — ni capture, ni élimination de figures notoires du banditisme.
Les experts signalent également que Prince recrute activement des vétérans haïtiano-américains pour former cette force paramilitaire qui opérera en plein cœur de la capitale.
Le poids de la diplomatie parallèle
Certains analystes soulignent que ce type de collaboration — normalement hors de portée pour un État affaibli comme Haïti — a pu voir le jour grâce aux efforts de lobbying mis en œuvre en amont par le gouvernement haïtien.
En effet, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a signé, le 7 février 2025, un contrat d’un an avec l’ex-diplomate et lobbyiste Carlos Trujillo, pour un montant de 35 000 dollars par mois. Ce contrat a pour objectif officiel d’améliorer l’image d’Haïti aux États-Unis, de renforcer les relations commerciales et d’obtenir un appui pour des réformes dans le secteur financier.
Mais dans les faits, ce lobbying pourrait aussi avoir facilité le feu vert américain pour une collaboration aussi sensible avec un acteur comme Erik Prince — dont la réputation sulfureuse fait débat.
Qui est Erik Prince ?
Ancien Navy SEAL, Erik Prince est le fondateur de Blackwater Worldwide, société de sécurité privée tristement célèbre pour son rôle dans le massacre de civils à Bagdad en 2007. Rebaptisée Academi, sa société a souvent été accusée de violations des droits humains et d’ingérence dans des conflits étrangers au service d’intérêts américains.
Proche de l’ex-président Donald Trump, Prince est un fervent partisan d’une approche militarisée des conflits et s’est imposé comme une figure de la guerre privée mondiale.
La population, elle, attend.
Elle attend des résultats. Elle attend de pouvoir envoyer ses enfants à l’école sans peur. Elle attend de pouvoir circuler, vivre, respirer — sans craindre les rafales, les kidnappings ou les barrages.
Elle attend le résultat de la MSS, de la PNH, de la Coopération internationale, de l’Aide humanitaire, du Bwakale, des drônes, des mercenaires, et aujourdhui de l’Equipe de Erik Prince.
Résultat est le maître mot.