Le Caribbean Port Services (CPS), principal opérateur du port de Port-au-Prince, a suspendu ses activités jeudi 9 janvier 2025, sous la pression du chef de gang de Wharf Jérémie, Micanor. Ce dernier impose sa loi dans une zone clé du port, accentuant la paralysie de cette infrastructure stratégique pour l’économie haïtienne.
Cette fermeture s’ajoute à une série d’interruptions récurrentes ces dernières années. En octobre 2022, le port avait été bloqué durant plusieurs semaines à cause des violences de gangs à Cité Soleil. En février 2024, une autre suspension avait suivi une attaque armée, malgré les efforts de la Mission Multinationale de Sécurité (MSS) pour sécuriser les lieux.
Les opérateurs portuaires dénoncent des conditions de travail intenables sous la menace constante des gangs, qui exigent des paiements exorbitants. Cette situation impacte gravement l’approvisionnement en produits essentiels, aggravant les pénuries de carburant et faisant flamber les prix des denrées alimentaires sur les marchés locaux.
« Cette fermeture est une grave atteinte à l’économie nationale », a déclaré un expert en logistique contacté par Le Quotidien 509. « Les opérateurs portuaires ne peuvent pas fonctionner sous la menace constante des gangs. »
Selon des sources travaillant au Port, le gang dirigé par Micanor exige des paiements exorbitants de la part des opérateurs portuaires et des transporteurs pour accéder à la zone. Ces pratiques de racket entravent non seulement le commerce, mais aggravent aussi la crise humanitaire, les marchandises étant bloquées aux portes du pays.
La paralysie du port de Port-au-Prince met à nue les limitations de l’Etat, des partenaires internationaux, de la PNH et de la Mission multinationale MSS et l’incapacité à protéger de manière continue une infrastructure aussi cruciale pour le pays.
Les opérateurs et la population restent une fois de plus dans l’incertitude.