La participation d’Haïti à la quatrième réunion ministérielle du Forum Chine-CELAC, qui s’est tenue récemment à Pékin, n’est pas passée inaperçue. Alors que le pays figure parmi les rares alliés diplomatiques de Taïwan, la présence de son ministre des Affaires étrangères, Harvel Jean-Baptiste, aux côtés de représentants de 30 États membres de la Communauté des États latino-américains et caribéens (CELAC), suscite de nombreuses interrogations.
Le ministère taïwanais des Affaires étrangères a confirmé avoir été informé à l’avance de cette participation selon l’agence Reuters. Les autorités haïtiennes, quant à elles, ont précisé que la présence du ministre s’inscrivait dans le cadre de la coopération régionale, en vertu de l’appartenance d’Haïti à la CELAC, et ne remettait pas en cause les relations diplomatiques officielles avec Taïwan.
Toutefois, cette démarche diplomatique d’Haïti, tout comme celle de Sainte-Lucie – autre allié de Taïwan représenté à Pékin – est interprétée par plusieurs observateurs comme une ouverture vers la Chine, qui continue de courtiser les pays caribéens.
En marge de ce forum, le président chinois Xi Jinping a dévoilé cinq grands programmes de coopération avec la CELAC, dont un crédit de 35,6 billions de pesos Colombians pour soutenir le développement durable, ainsi que des milliers de bourses d’études, de formations techniques, et 300 projets sociaux destinés aux pays membres. “Cela représente pour la Colombie développement économique et bien-être social”, a déclaré le président Gustavo Petro.
De son côté, la diplomatie haïtienne semble tiraillée entre ses alliances traditionnelles et une volonté d’élargir ses horizons. Alors que les États-Unis durcissent leur position face à la Chine — imposant sanctions et taxes —, Haïti explore discrètement de nouvelles voies. Sa participation à ce forum témoigne ainsi de la complexité grandissante des équilibres géopolitiques dans la région, où pragmatisme et intérêts stratégiques redessinent les alliances.
La rédaction