Âgé de 45 ans et résidant à Tamarac, dans le comté de Broward, Carel Pedre a été interpellé par la police locale pour des accusations de violences domestiques (battery misdemeanor) impliquant sa compagne. Une caution de 1 000 dollars a été fixée et réglée, mais l’animateur n’a pas été libéré.
Un detainer de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) a été immédiatement émis, entraînant son transfert sous la garde des autorités fédérales. Des photos et documents liés à son arrestation ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, amplifiant la viralité et la polarisation autour de l’affaire.
Malgré les démarches de ses avocats pour qu’il reste sous juridiction locale afin de traiter en priorité le volet pénal, Carel Pedre a été placé en détention immigratoire. Selon des sources concordantes, il a d’abord été transféré au South Florida Detention Facility, un centre de détention fédéral ouvert en 2025 et surnommé « Alligator Alcatraz » en raison des critiques visant ses conditions de détention, avant d’être ensuite transféré au Krome Detention Center, en Floride du Sud, un site plus ancien et régulièrement utilisé par l’ICE pour la gestion des dossiers migratoires sensibles.
Le cœur du dossier repose désormais sur le statut migratoire de Carel Pedre. Selon plusieurs sources concordantes, il est entré aux États-Unis avec un visa G-2, un visa officiel non-immigrant réservé aux représentants de gouvernements auprès d’organisations internationales reconnues, comme les Nations unies.
Le journaliste haïtien Valerio Saint-Louis a confirmé que Carel Pedre est bien détenteur d’un visa G-2. Toutefois, des interrogations majeures subsistent quant à la mission officielle associée à ce visa, à sa validité actuelle, ainsi qu’à un éventuel dépassement de séjour (overstay), des éléments déterminants dans la procédure engagée par l’ICE.
Face aux rumeurs accusant Dominique Dupuy d’avoir accordé à Carel Pedre un statut diplomatique, l’ancienne ministre haïtienne des Affaires étrangères a réagi publiquement sur le réseau social X face à un autre média haïtien, rejetant fermement toute implication.
« Zanmi, si ou vrèman rele tèt ou jounalis, chèche vrè enfòmasyon pito w ap voye monte fo nouvèl epi sèvi ak non mwen pou sèvi ajanda lèzòt », a-t-elle déclaré, dénonçant la diffusion de fausses informations et l’utilisation de son nom à des fins qu’elle juge abusives.
Cette déclaration intervient alors que certaines publications tentaient d’établir un lien direct entre l’ex-chancelière haïtienne et le visa G-2 détenu par l’animateur.
L’affaire continue de provoquer de vives réactions au sein de la diaspora haïtienne. Une pétition sur Change.org, intitulée « Urge the release of journalist Carel Pedre from ICE detention », circulait activement, présentant l’animateur comme un journaliste et une voix influente de la communauté haïtienne. Le mot-clic #FreeCarel s’est largement répandu sur les réseaux sociaux jusqu’au moment où l’administration de Chokarella a demandé d’y mettre fin.
A 95 % Carel Pedre risque une déportation vers Haïti, compte tenu du contexte migratoire actuel, marqué par un durcissement des politiques sous l’administration Trump.
Au 30 décembre 2025, Carel Pedre demeure en détention sous la responsabilité de l’ICE. Aucune immunité diplomatique ne le protège, ni sur le plan pénal ni sur le plan migratoire. Son dossier illustre les interactions complexes entre justice pénale et droit de l’immigration aux États-Unis, en particulier en Floride, où les autorités locales coopèrent étroitement avec les services fédéraux.
Entre notoriété médiatique, accusations personnelles et fragilité du statut migratoire, l’affaire Carel Pedre reste ouverte, avec des décisions attendues devant les juridictions compétentes en matière d’immigration dans les prochains jours.
Note explicative – Qu’est-ce qu’un visa G-2 ?
Le visa G-2 est un visa officiel non-immigrant délivré par les États-Unis à des représentants étrangers appelés à se rendre temporairement sur le territoire américain pour participer aux travaux d’organisations internationales reconnues, telles que les Nations unies (ONU), l’Organisation des États américains (OEA), la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international (FMI).
Le visa G-2 est lié au statut et à la mission officielle de son titulaire, et non au type de passeport utilisé. Il peut ainsi être apposé aussi bien sur un passeport ordinaire que sur un passeport diplomatique.
Un visa G-2 peut être délivré sur un passeport ordinaire lorsque :
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la personne est désignée officiellement par un gouvernement ;
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elle participe à une mission reconnue auprès d’une organisation internationale ;
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cette mission est reconnue par le Département d’État américain.
Dans ces conditions, le type de passeport n’affecte pas la validité du visa G-2, lequel demeure strictement encadré par la durée et la nature de la mission officielle déclarée.
En ce qui concerne le cas de Carel Pedre et la déclaration de l’ancienne ministre Dominique Dupuy, la rédaction du Quotidien 509 poursuit ses investigations afin de déterminer la nature exacte de la mission officielle ayant permis à M. Pedre d’obtenir un visa G-2.
La rédaction
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