Comme annoncé, la structure dénommée Ensemble Contre la Corruption (ECC) a présenté Mardi dernier une feuille de route consensuelle autour de la lutte contre ce fléau qui gangrène l’administration.
Ce document a été élaboré après plus de 6 mois de travaux des organisations de la société civile notamment de droits humains et des organes de lutte contre la corruption.
La trésorière de ECC, Marie Rosie Auguste Ducénat, a souligné l’impact de la corruption sur la société. Elle affaiblit l’Etat, appauvrit les citoyens, alimente l’impunité et prive les citoyens de la jouissance de leurs droits, a rappelé la militante des droits humains.
Aussi, dit-elle, la « feuille de route consensuelle autour de la lutte contre la corruption » n’est pas qu’un document de plus, c’est un outil de rupture qui s’appuie sur une vision commune.
Pour sa part, le secrétaire exécutif de ECC, Edouard Paultre a indiqué que, suite à l’élaboration de la feuille de route, les efforts se concentrent sur la mise en place d’une plateforme comprenant des représentants de plusieurs associations et organismes étatiques de lutte contre la corruption.
Il cite notamment l’UCREF, l’ULCC, l’IGF et le Parquet de Port-au-Prince ainsi que des organisations de la société civile. La plateforme, dit-il, sera constituée de 5 commissions qui auront à travailler sur plusieurs points, la reddition de comptes, la transparence, l’efficacité dans les dépenses publiques, la participation citoyenne, la justice et l’éthique publique.
Le directeur général de l’Unité centrale de renseignements financiers, Michelin Justable, s’est félicité de la participation de l’UCREF à cette démarche, ajoutant que la présentation de la feuille de route consensuelle traduit une prise de conscience collective.
Il ajoute que la lutte contre la corruption ne peut pas être menée par des initiatives isolées mais doit participer d’une politique publique stricte et cohérente portée au plus haut niveau de l’Etat.
Si l’initiative est saluée pour son caractère inclusif, elle suscite également des interrogations et des critiques, y compris à l’endroit des acteurs qui la portent.
Concernant ECC, plusieurs estiment que la crédibilité de la plateforme dépendra de sa capacité à dépasser le stade des déclarations pour produire des actions concrètes, mesurables et suivies dans le temps en toute impartialité et transparance.
S’agissant de l’ULCC, des voix continuent de dénoncer le caractère sélectif ou perçu comme dirige de certains rapports, ainsi que l’absence de suites judiciaires claires dans plusieurs dossiers pourtant médiatisés.
Quant à l’UCREF, malgré son rôle central dans le renseignement financier, son action est jugée invisible sur le traçage effectif des flux financiers liés aux groupes armés et aux réseaux criminels. Le silence ou la rareté des communications officielles sur ces circuits financiers nourrit des doutes sur la portée réelle des enquêtes menées.
Ces critiques rappellent que la réussite de cette feuille de route dépendra moins de la multiplication des cadres de concertation que de la volonté politique réelle, de l’indépendance des institutions, de la transparence des procédures et de la capacité des acteurs impliqués à rendre compte publiquement de leurs résultats.
Dodeley Orelus
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