Le Comité de pilotage de la Conférence nationale et la Fondation Zile, organisent une rencontre virtuelle intitulée “Ann Pale Peyi”, prévue pour le 29 janvier 2025 à 16h. Cette discussion sur la Constitution haïtienne vise à engager la diaspora haïtienne, notamment en République dominicaine, dans le débat national.
Cependant, cette initiative ne fait pas l’unanimité. Plusieurs ressortissants haïtiens établis en République dominicaine dénoncent une démarche purement opportuniste d’Edwin Paraison et de l’ancien Premier ministre Enex Jean-Charles, qui, selon eux, ne semblent se rappeler l’existence des Haïtiens de la diaspora que lorsqu’il s’agit de discussions politiques.
L’événement est d’autant plus mal perçu que le gouvernement haïtien est resté largement silencieux face aux difficultés rencontrées par ses ressortissants en République dominicaine. Le ministre des Affaires étrangères, Harvel Jean-Baptiste, n’a pris aucune position sur les problèmes des Haïtiens vivant de l’autre côté de l’île, alors qu’il a trouvé le temps de se rendre jusqu’au Bénin pour renforcer les liens culturels avec l’Afrique.
L’ambassade d’Haïti en République Dominicaine reçoit les haïtiens dans des conditions indignes et cette image ne fait honneur à personne nous a déclaré Pierresaint qui est dans une longue file d’attente dans la rue depuis 5heures du matin pour déposer un passeport. Il poursuit pour dire que selon lui le Ministre Harvel Jean Baptiste a été au Benin pour consulter des loas et aujourd’hui Paraison fait passer une invitation pour un Zoom. “se pa serye”.
Pendant ce temps, le président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Leslie Voltaire, doit s’entretenir avec le président français Emmanuel Macron, malgré les propos insultants tenus par ce dernier à l’égard des dirigeants haïtiens.
Pour de nombreux Haïtiens de la diaspora, ce Zoom organisé par le Comité de Pilotage a un goût amer. Alors que des milliers d’Haïtiens continuent d’être humiliés et déportés chaque jour par les autorités dominicaines, cette initiative semble déconnectée de la réalité vécue par la communauté haïtienne sur place.
Certains dénoncent un manque de cohérence et de respect de la part des dirigeants haïtiens, qui préfèrent engager des discussions constitutionnelles à distance plutôt que d’agir concrètement pour protéger leurs compatriotes face aux discriminations et aux expulsions massives.
Si cette rencontre se veut un espace de réflexion sur l’avenir institutionnel d’Haïti, elle risque néanmoins de renforcer le sentiment de déception et d’abandon ressenti par les Haïtiens vivant en République dominicaine.
La rédaction