Le ministre des Affaires étrangères, Roberto Álvarez, a plaidé devant le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) le 22 janvier 2024 pour que la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité en Haïti (MSS) soit renforcée par un mécanisme qui la rende plus durable et efficace.
Lors de sa participation à la réunion du Conseil de sécurité pour faire le point sur la situation en Haïti, le ministre dominicain a exprimé que le gouvernement de son pays espère que le rapport du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, à la demande du Conseil de sécurité, formulera des recommandations alignées sur les objectifs de toute mission de l’ONU, à savoir : protéger les civils, prévenir activement les conflits, réduire la violence, renforcer la sécurité et former les autorités nationales pour qu’elles puissent assumer ces responsabilités.
« Nous pensons que, dès réception du rapport du secrétaire général, le conseil doit entamer des discussions pertinentes en vue d’évaluer les recommandations et de mettre en œuvre celles qui permettront d’établir un mécanisme robuste et durable, avec un mandat clairement défini, visant à rétablir la stabilité et la paix en Haïti », a ajouté Roberto Álvarez.
Le ministre a souligné qu’il est temps pour cette organisation d’assumer un rôle plus efficace dans le processus de pacification en Haïti, en accompagnant les autorités de ce pays. « La Charte des Nations Unies est très claire quant à la responsabilité principale de ce Conseil de maintenir la paix et la sécurité internationales. Cette responsabilité nous engage à persévérer dans l’exercice de ce rôle de leadership là où il est le plus nécessaire et de manière opportune », a-t-il déclaré.
Dans ce même contexte, Roberto Álvarez a expliqué que, malgré les efforts du Conseil de sécurité et des pays ayant facilité les opérations de la MSS dirigée par le Kenya, la réalité sur le terrain montre que les mesures prises jusqu’à présent n’ont pas été suffisantes pour surmonter la grave crise.
« Comme ce Conseil en a été informé, la violence des gangs criminels a atteint un niveau alarmant, avec plus de 5 600 morts en 2024, en plus de milliers de blessés et de personnes kidnappées. Cette crise est encore plus évidente après l’attaque de la bande Gran-Grif à Pont-Sondé, qui a fait au moins 70 morts », a rappelé le ministre, en détaillant par la suite d’autres événements sanglants survenus dans ce pays.
De plus, il a fermement condamné la proposition absurde et inacceptable d’inclure des groupes criminels dans le gouvernement de transition en Haïti. « Nous sommes d’accord avec l’actuel président du Conseil Présidentiel de Transition en Haïti (CPT), Leslie Voltaire, sur le fait que cette proposition constituerait une menace pour la République d’Haïti, et, au-delà, pour la région », a-t-il estimé.
Par ailleurs, le ministre Álvarez a affirmé qu’il est également urgent de stopper le flux illicite d’armes et le financement des gangs armés, ainsi que de sanctionner et de traduire en justice les personnes et entités qui soutiennent ces groupes. Il a souligné que, suite aux informations présentées par le Comité des sanctions sur Haïti, la République dominicaine a arrêté et poursuivi des officiers de police et des civils dominicains impliqués dans le trafic de munitions. « Si l’envoi d’armes puissantes entre les mains des gangs n’est pas stoppé, le mandat de la MSS sera une tâche de Sisyphe », a-t-il ajouté.
Lors de sa participation au Conseil de sécurité de l’ONU, le ministre Álvarez était accompagné du représentant permanent de la République dominicaine auprès des Nations Unies, l’ambassadeur José Blanco.