Les relations entre Donald Trump et Justin Trudeau, déjà tumultueuses durant le mandat présidentiel de Trump, continuent de susciter des débats. Le point de rupture reste l’épisode du G7 de Charlevoix en 2018, où Trudeau, après des discussions en apparente harmonie, avait déclaré publiquement vouloir tenir tête aux États-Unis sur la question des tarifs sur l’acier canadien. Cette déclaration, faite après le départ de Trump, avait été perçue comme une trahison par ce dernier.
Depuis cet incident, Trump a multiplié les attaques, qualifiant Trudeau de « gauchiste radical » et le Canada de « pays socialiste », un reproche qu’il assortit de critiques sur le déficit commercial américain vis-à-vis du Canada. Trump estime que le Canada « arnaque » les États-Unis dans leurs échanges commerciaux, une situation qu’il juge inacceptable pour quelqu’un qui valorise les affaires « équitables ».
Une rencontre sous pression
Lors d’une visite du Premier ministre canadien à Mar-a-Lago, Trump a une nouvelle fois joué sur son style abrasif en plaisantant sur le fait que le Canada pourrait devenir le 51e État des États-Unis.
Cette visite intervient dans un contexte tendu, alors que le président Trump prévoit une augmentation de 25 % des droits de douane sur les produits canadiens, notamment l’acier et l’aluminium. Une mesure qui, selon les experts, pourrait fragiliser davantage les relations économiques entre les deux voisins.
Un mépris publicisé
Récemment, Trump a publié sur Truth Social un montage le montrant dominant les Rocheuses canadiennes, tenant un drapeau unifolié comme s’il venait de conquérir le Canada. Ce geste symbolique reflète son désir de montrer qui est, selon lui, le véritable « patron » dans la relation bilatérale.
« Donc, le Canada ne peut pas survivre à moins qu’il n’arnaque les États-Unis de 100 milliards ? » a-t-il lancé lors d’un dîner à Mar-a-Lago.
Si cette réplique a été perçue comme humoristique par certains Canadiens présents, elle souligne la vision sinistre de Trump envers son voisin nordique : un pays qu’il cherche à humilier, le qualifiant de « cancer gauchiste » sur le continent nord-américain.
Un déséquilibre assumé
Au-delà des invectives personnelles, Trump s’est également attaqué aux politiques économiques du Canada, notamment les déséquilibres perçus dans les échanges commerciaux, le dossier du fentanyl et celui des flux migratoires illégaux.
Pour Trump, ces différends ne sont pas seulement commerciaux mais également idéologiques. Il semble déterminé à imposer sa vision transactionnelle et hiérarchique, quitte à fragiliser la relation historique entre les deux pays.
Une humiliation tolérable ?
Si Trump met en avant une logique de force, ces tensions pourraient fragiliser davantage la coopération bilatérale dans des domaines clés, comme le commerce et la sécurité. Candidat à sa réélection, la victoire s’annonce difficile pour Trudeau qui devient impopulaire auprès des canadiens.