Le Conseiller-Président Smith Augustin poursuit sa tournée diplomatique à Washington initié depuis le 10 Avril. Jeudi dernier, il a rencontré le Secrétaire général sortant de l’OEA, Luis Almagro, pour plaider la cause d’Haïti dans un contexte sécuritaire et humanitaire de plus en plus préoccupant. En ligne de mire : obtenir un appui renforcé à l’appel de l’ONU pour 900 millions de dollars, destinés à appuyer le déploiement des 2 400 agents de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS).
Avec un agenda diplomatique chargé, Smith Augustin tente de jouer le rôle d’un homme d’État en quête de soutien. Pourtant, cette tournée est entachée par un rendez-vous manqué avec le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, alimentant les rumeurs d’un boycott orchestré par le ministre Harvel Jean-Baptiste, selon les révélations du média HaïtiNews.
Une tournée en demi-teinte
La Diaspora haïtienne à New York a dénoncé que le fait qu’elle n’a pas été invité à le CPT et condanmé un certain manque de protocole. Même la rencontre avec Luis Almagro à l’OEA – en pleine période de transition avec son successeur élu, Albert Ramdin – a été réduite à une simple séance photo, sans engagements concrets.
Sur le fond, Smith Augustin a évoqué la dimension transnationale du crime organisé en Haïti, pointant du doigt les réseaux internationaux qui alimentent les gangs en armes, munitions et drogues. Il a plaidé pour la protection renforcée des migrants haïtiens, ainsi que pour la tenue urgente d’un symposium régional sur la sécurité.
Mais plusieurs interrogations demeurent :
- Pourquoi rencontrer Luis Almagro, en fin de mandat, et non Albert Ramdin, déjà élu à l’OEA ?
- Pourquoi cette offensive maintenant, alors que la mission kényane en Haïti fait déjà face à une crise de légitimité et de stratégie ?
- Et surtout, quelles garanties sont apportées à la communauté internationale pour justifier un nouveau financement massif de 900 millions de dollars ?
Smith Augustin réaffirme l’engagement du Conseil présidentiel de transition pour un retour à l’ordre démocratique d’ici 2026, mais sur le terrain, les divisions internes, les scandales et la méfiance croissante risquent de décrédibiliser ses efforts.
La rédaction