Les États-Unis ont accordé l’asile à 59 Afrikaners, une minorité blanche d’Afrique du Sud, dans le cadre d’une exception décidée par l’administration Trump. Ce groupe, composé principalement de familles d’agriculteurs, a été accueilli avec la justification de « persécution raciale flagrante », une affirmation contestée par plusieurs experts.
Lors d’un salon agricole organisé lundi dans la province de l’État-Libre, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a vivement critiqué les Afrikaners blancs qui ont récemment quitté le pays pour s’installer aux États-Unis. Il les a qualifiés de « lâches » refusant d’affronter les réalités politiques de l’Afrique du Sud contemporaine.
« Je peux parier qu’ils reviendront bientôt, car il n’y a pas de pays comme l’Afrique du Sud », a déclaré Ramaphosa. « Si vous regardez tous les groupes nationaux dans notre pays, qu’ils soient noirs ou blancs, ils sont restés ici parce que c’est notre pays. Nous ne devons pas fuir nos problèmes, mais rester ici pour les résoudre. Fuir est un acte de lâcheté. »
Ces déclarations interviennent alors qu’un groupe d’Afrikaners a atterri lundi à l’aéroport international de Dulles, près de Washington, où ils ont été accueillis par des responsables américains de haut niveau, dont le vice-secrétaire d’État Chris Landau. Ce dernier leur a souhaité la bienvenue en déclarant : « Bienvenue au pays de la liberté. »
L’ancien président américain Donald Trump a qualifié la situation en Afrique du Sud de « terrible » pour les fermiers blancs, une opinion partagée par son allié Elon Musk, lui-même natif du pays. Tous deux évoquent un « génocide » visant les agriculteurs blancs, une accusation vivement contestée par le gouvernement sud-africain.
En parallèle, les États-Unis accusent Pretoria de cibler les propriétaires terriens blancs à travers une loi permettant l’expropriation sans compensation, si cela est jugé « équitable et dans l’intérêt public ». Le président Ramaphosa a bien signé cette loi, mais les autorités affirment qu’aucune terre n’a encore été saisie à ce jour dans le cadre de cette législation.
Le décret signé par Donald Trump cite la confiscation de terres et les tensions entre l’Afrique du Sud et les États-Unis comme motifs d’exemption. Cette décision suscite la controverse, d’autant que d’autres groupes de réfugiés n’ont pas bénéficié d’un traitement préférentiel similaire. La rapidité de leur relocalisation contraste avec les millions de réfugiés en attente à travers le monde, soulevant des interrogations sur les motivations politiques derrière cette mesure.