Plaine du Cul-de-Sac, Croix-des-Bouquets, 8 avril 2025 – Les opérations lancées par la Police Nationale d’Haïti (PNH) dans la Plaine du Cul-de-Sac, à l’entrée nord de Port-au-Prince, se poursuivent malgré des difficultés techniques survenues vendredi dernier. Objectif : reprendre le contrôle de territoires dominés par les gangs armés, dont le redouté « Chen Mechan » selon la PNH.
Une brève interruption vite surmontée
Clercine vidée, les familles déplacées dénoncent une protection à deux vitesses
À Clercine 22 et 24, ainsi que sur la rue Joseph Guide, les familles ont fui en masse face à la recrudescence des affrontements armés. L’entrée de la DINEPA a elle aussi été désertée.
De nombreux déplacés se sont réfugiés sur la place « Pigeon », située juste devant la résidence de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, l’un des rares lieux encore sous surveillance sécuritaire permanente, avec la présence d’un véhicule blindé et de forces armées. D’autres devant les bureaux de la DCPJ.
Mais ce qui devait être un refuge est aussi devenu un lieu de frustration et de colère pour les sinistrés.
« Seule la sécurité de l’ex-président est assurée, pendant que nous, les habitants, nous devons tout laisser derrière nous pour venir dormir à la belle étoile », dénonce une riveraine, mère de trois enfants, qui campe désormais sur la place.
Ce sentiment d’abandon, doublé de l’impression d’une sécurité sélective, alimente la tension sociale dans une commune déjà à genoux.
Le BIM au front, les gangs toujours actifs
Sur le terrain, les agents du Bureau d’Intervention Motorisée (BIM) continuent de repousser les offensives des gangs, notamment ceux dirigés par « Chen Mechan », dans un contexte d’affrontements violents.
L’ombre de l’inefficacité et l’absence de communication claire
Alors que les autorités policières multiplient les communiqués, l’absence de communication de la part de la Mission MSS sur sa présence réelle dans les opérations inquiète. La PNH continue de mener des opérations, mais le manque d’une véritable stratégie de communication rend difficile de mesurer l’ampleur des succès obtenus et de maintenir la confiance du public. Rameau Normil, à la tête de la PNH, reste présent dans les communiqués, mais ses actions sur le terrain ne semblent pas suffire pour inverser la tendance.
La rédaction