Port-au-Prince, 5 juin 2025 – Haïti entre dans une saison cyclonique à haut risque sans les ressources nécessaires pour y faire face. Le Plan d’action humanitaire 2025, estimé à 908 millions de dollars, n’est financé qu’à 8 %, selon l’ONU. Une situation alarmante alors que 5,7 millions de personnes souffrent de faim aiguë.
La directrice régionale du PAM, Lola Castro, alerte : l’agence ne dispose ni de stocks alimentaires prépositionnés, ni de liquidités pour une intervention rapide en cas de catastrophe. Les années précédentes, le PAM assistait jusqu’à 500 000 personnes immédiatement après un choc majeur. Ce ne sera pas possible cette année.
Les risques sont d’autant plus élevés que, selon la NOAA, la saison des ouragans 2025 s’annonce bien au-dessus de la moyenne, avec des tempêtes plus fréquentes et plus puissantes dans les Caraïbes.
Au niveau national, seulement 13,7 % du budget de l’État avait été exécuté au 30 avril, a dénoncé le président du Conseil présidentiel, Fritz Jean. « Ce n’est pas acceptable. Pour chaque 1 000 gourdes, seules 137 ont été utilisées », a-t-il déclaré, annonçant la création d’un comité interinstitutionnel pour accélérer les décaissements.
La baisse du pouvoir d’achat, la fermeture de programmes de l’USAID et le manque de financement public renforcent la crise. Haïti, l’un des pays les plus vulnérables au monde, pourrait se retrouver sans protection réelle face aux prochains chocs climatiques et sociaux.
La rédaction