Le Syndicat de la Police Nationale d’Haïti (SPNH-17) a lancé le samedi 19 avril 2025un signal d’alarme face à une situation jugée critique dans les communes de Hinche, Belladères et Lascahobas. Selon des informations recueillies auprès de citoyens locaux et de la diaspora, des groupes armés projettent d’envahir ces zones, menaçant directement la vie des habitants.
Dans un communiqué publié sur X, le syndicat appelle le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et le Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), dirigé par Didier Fils-Aimé, à agir immédiatement. Le modèle d’intervention coordonnée utilisé lors des événements du 16 avril dernier doit, selon eux, être repris pour stopper net les intentions criminelles dans la région.
SPNH-17 exige :
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Des opérations conjointes Police-Armée sur tout le Plateau Central ;
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La fermeture des canaux de financement et d’armement des gangs ;
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Des actions rapides et visibles pour prévenir toute tragédie.
Une situation chaotique à Mirebalais
La situation est particulièrement alarmante à Mirebalais, où le commissariat a été incendié et détruit par des bandits. Environ 500 prisonniers se sont évadés, et la police locale apparaît totalement débordée. Aucune stratégie policière cohérente ne semble y être déployée malgré les nombreuses alertes. Ville-clé du Plateau Central, Mirebalais symbolise aujourd’hui l’échec d’une réponse sécuritaire adaptée.
La population se sent livrée à elle-même.
Pression de la communauté internationale
Plusieurs partenaires internationaux expriment leur frustration face à l’absence de coordination et au retard des opérations de sécurité. Alors qu’ils apportent un soutien logistique et diplomatique à la mission en Haïti. Les partenaires interrogent le manque de stratégie pour combattre les gangs armés et les retards des forces de l’ordre, malgré les alertes. Le dernier rapport du 7 Avril du BINUH sur Kenscoff et Carrefour en témoigne.
Volonté réelle du haut commandement de la PNH à sécuriser le pays.
En dehors de toute influence politique du CPT ou de la Primature, qu’est-ce qui empêche la direction de la PNH de produire un plan stratégique cohérent ?
Rappelons que l’Armée d’Haïti et la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) viennent uniquement en appui à la Police Nationale. Elles ne sont pas autonomes et ne peuvent pas planifier une mission de leur propre chef.
« Si la direction actuelle de la PNH, toujours menée par Normil, ne réagit pas, elle pourrait être perçue comme complice d’un complot silencieux contre la nation », avertissent des voix critiques dans la population.
Pourquoi les alertes du SPNH-17 ne sont-elles pas prises en compte ?
L’actuel porte-parole de la PNH, Lionel Lazare, est l’ancien porte-parole du SYNAPOHA, syndicat reconnu et mis en place sous la première administration de Rameau Normil. À l’époque, le SYNAPOHA avait été utilisé pour neutraliser le SPNH-17, considéré comme trop indépendant et rebelle.
Aujourd’hui, c’est le SPNH-17 qui alerte la nation tandis que Lionel Lazare, jadis du Synapoha, est désormais la voix officielle de l’institution policière. Une ironie historique qui pose la question :
Le haut commandement écoutera-t-il enfin le cri d’alarme d’un syndicat autrefois rejeté — ou poursuivra-t-il son cynisme, au risque d’un désastre humanitaire dans le Plateau Central ?
La rédaction