L’ancien ministre de la justice Camille Leblanc, qui se présente comme un proche de l’ex-premier ministre Jean-Henry Céant, n’a pas la langue de bois quand il s’agit de défendre l’ancien locataire de la Primature. C’est un fait, dit-il, Jean Henry Céant a été victime d’un acte malhonnête de la part du Canada qui l’a sanctionné pour son « soi-disant » soutien aux gangs.
Intervenant sur scoop FM la semaine dernière, Me Leblanc a continué a dénoncé les autorités canadiennes qui refusent, dit-il, de donner suite aux demandes de Me Céant d’avoir accès aux dossiers ayant servi de base à des « sanctions injustifiées » afin qu’il puisse assurer sa défense.
Me Céant est prêt à défendre par devant n’importe quelle juridiction, en Haïti et à l’étranger, a dit l’ancien ministre Leblanc, soulignant que tant qu’il n’est pas condamné, il continue à bénéficier de la présomption d’innocence.
D’ailleurs, l’équipe de Me Céant avait saisi le tribunal administratif en France après l’annulation arbitraire par les autorités de ce pays de son visa Schengen, il a eu gain de cause et a pu voyager.
Dans ce dossier, la France a démontré qu’elle était un pays de droit contrairement au Canada qui continue à refuser à Me Céant son droit à la justice.
Si le Canada décide de le poursuivre, Me Céant répondra. Si Haïti veut le poursuivre, il répondra également. Ce qui compte pour l’ancien premier ministre, c’est d’avoir la possibilité de prouver qu’il n’a rien à voir aux faits qui lui sont reprochés, qu’il n’a jamais soutenu les activités des gangs en Haïti. Un pays qu’il avait quitté, pour raison médicale, depuis 2019. Et tout le monde sait que les gangs ont pullulé après cette date à la faveur de la fédération, cautionnée par des dirigeants étrangers, pour mater les manifestations contre le président Jovenel Moïse, soutient Me Leblanc.
Il pense d’ailleurs que Me Céant garde le droit entier d’être électeur et candidat en Haïti et personne ne peut l’empêcher de se présenter à un poste électif et quiconque chercherait à le priver de ce droit s’il décidait d’en jouir, devra répondre par-devant la loi, a prévenu Me Leblanc.
L’homme de loi est certain que Me Céant a été victime d’injustice de la part des autorités canadiennes qui, ajoute-t-il, ont déjà commencé à soutenir un candidat pour les prochaines élections.
Cependant, il dit croire que l’urgence du moment, c’est le rétablissement de la sécurité, c’est la reprise des activités économiques et non la mise sur pied du CEP (Conseil électoral provisoire).
Il pense que des décisions doivent être prises pour renforcer les forces locales de sécurité (l’armée et la police) en vue de débarrasser le pays des gangs armés.
S’agissant de la transition menée par le CPT et le gouvernement du premier ministre Garry Conille, Camille Leblanc pense que des dispositions doivent être adoptées pour rapprocher la justice des citoyens notamment par la mise en place des tribunaux de première instance dans plusieurs régions du pays dont La Gonâve.
Et pour ce qui est des conseillers-présidents impliqués dans un scandale de corruption. Me Leblanc leur demande de se retirer, évoquant ce qu’il appelle des faits troublants et indélicats.
Toutes nouvelles nominations dans les institutions publiques avalisées par les conseillers-présidents indexées auront des soupçons de corruption et affaibliront l’appareil étatique, a-t-il soutenu. Ils doivent faire ce geste patriotique et se retirer, affirme Me Leblanc.
La Rédaction