Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a déclaré en République Dominicale ce 6 Février que “la solution de la crise haïtienne est entre les mains du gouvernement du pays ”, renforçant ainsi l’idée que les discussions sur l’avenir d’Haïti se font sans l’implication directe des dirigeants haïtiens.
Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a rencontré le président dominicain Luis Abinader pour discuter de plusieurs dossiers stratégiques, notamment la sécurité en Haïti, l’exploitation des terres rares en République dominicaine sur la frontière Pedernales et le déploiement de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MSS).
Dans le même temps, le Kenya continue d’envoyer des renforts policiers en Haïti, sur décision conjointe avec Washington, sans qu’aucun dirigeant haïtien ne semble être réellement impliqué dans ces négociations.
Le président Ruto a déclaré sur X : “Notre discussion a confirmé que les États-Unis ont spécifiquement exempté leur soutien à la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) en Haïti de la pause plus large sur l’aide fédérale, reconnaissant le besoin critique de maintenir l’élan de la mission et son rôle dans la stabilisation d’Haïti et le rétablissement de l’ordre.”
Pendant ce temps, la République dominicaine a déployé aujourd’hui un important contingent militaire à la frontière de Dajabón, accentuant le renforcement de ses mesures sécuritaires face à l’instabilité persistante en Haïti.
Alors que les États-Unis, la République dominicaine, le Kenya prennent des décisions majeures sur la crise haïtienne, le silence de l’État haïtien est de plus en plus frappant. Haïti se retrouve ainsi dans la position d’un enfant mineur dont les “parents” discutent de son avenir sans le consulter.
La République dominicaine a intensifié ses mesures de sécurité à la frontière avec Haïti en déployant un large contingent militaire à Dajabón et Pedernales.
Parallèlement, le Kenya, avec le soutien des États-Unis, continue d’envoyer des renforts à la MSS. En moins d’un mois la mission semble finalement sur la voie d’atteindre l’objectif 1000 kényans promis depuis 2 ans.
Le Salvador a livré ce jeudi 3 hélicoptères qui ont été transportés à bord d’un ANTONOV. Toutefois, il a été précisé que le Salvador vient en support médical à la mission. Lors de sa rencontre avec le président Nayib Bukele, Marco Rubio a pu obtenir que le Salvador soit un pays “Tampon” pour les immigrants illégaux.
Des décisions stratégiques se prennent sans qu’aucun représentant haïtien ne soit véritablement impliqué. Washington et Nairobi décident du sort de la MSS, et Saint-Domingue ajuste ses politiques en fonction de ses propres intérêts. Rubio estime que les élites d’Haïti n’ont pas été à la hauteur.
Il a déclaré ce jeudi que la résolution de la crise en Haïti est de la responsabilité de ce pays, « de ses élites », et a dit que les États-Unis ne demanderont pas à la République dominicaine d’accepter une vague migratoire en provenance d’Haïti.
Les Terres Rares : La République Dominicaine, Nouveau Partenaire Stratégique des États-Unis
Un autre sujet clé de la rencontre entre Marco Rubio et Luis Abinader est l’exploitation des terres rares en République dominicaine. Ces minerais, essentiels à la fabrication de technologies avancées comme les radars et les batteries électriques, sont au cœur des préoccupations américaines alors que Washington cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine.
Grâce à un partenariat avec le Corps des ingénieurs de l’armée américaine, la République dominicaine a identifié d’importants gisements et souhaite accélérer leur exploitation. Abinader voit là une opportunité de renforcer les relations avec les États-Unis et d’attirer des investissements étrangers.
Pendant ce temps, Haïti, qui possède également des ressources minières inexploitées, reste en dehors du jeu. Aucun projet concret n’a été lancé pour valoriser ces richesses, et aucune stratégie n’a été définie pour attirer des investisseurs.
Haïti : Un Pays Mis à l’Écart de Son Propre Destin
Le contraste entre la République dominicaine et Haïti est saisissant. D’un côté, Abinader signe des accords et déploie son armée pour défendre les intérêts de son pays. De l’autre, Haïti semble être spectatrice des décisions prises sur son avenir.
Marco Rubio, en déclarant que la solution à la crise haïtienne dépend du “gouvernement du pays voisin”, confirme cette tendance. Ce sont désormais les États-Unis, la République dominicaine et le Kenya qui façonnent l’avenir d’Haïti, alors que ses propres dirigeants sont absents des grandes discussions internationales.
Si les autorités du pays ne réagissent pas rapidement, Haïti continuera d’être perçu comme un territoire sous tutelle, sans contrôle sur son propre destin. Haïti ne peut plus se permettre d’être cet “enfant mineur” dont les décisions sont prises par d’autres.
Les élites confondues doivent prendre leur responsabilité.
La rédaction