Depuis plusieurs jours, le poste douanier de Malpasse, à la frontière haïtiano-dominicaine, est sous le contrôle de groupes armés. Des sources locales rapportent que plusieurs conteneurs de marchandises ont été pillés, des documents administratifs détruits, et que les douaniers ont été contraints de fuir. Aucune présence policière ou militaire n’a été signalée sur place.
Intervenant ce mardi lors de l’émission gouvernementale « Les Mardis de la Nation », le ministre de la Défense Jean-Michel Moïse a reconnu l’ampleur du problème, admettant la faiblesse des forces de l’ordre face aux bandes armées.
« C’est regrettable que des bandits armés occupent la douane », a-t-il déclaré, promettant une coordination entre la police et l’armée pour reconquérir les espaces sous contrôle des groupes criminels.
Concernant l’éventuelle intégration des agents de la Brigade de Surveillance des Aires Protégées (BSAP) dans les Forces armées d’Haïti (FAd’H), le ministre a exprimé des réserves. Il a notamment évoqué le fait que certains membres de la BSAP seraient en possession d’armes à feu dont la provenance reste inconnue.
« On ne peut pas, du jour au lendemain, intégrer ces agents dans les FAd’H, qui en sont encore à un stade embryonnaire », a-t-il précisé, soulignant la nécessité de procéder à un processus de vérification (vetting) pour s’assurer de la fiabilité des recrues. Il a toutefois reconnu l’existence de « bons éléments » au sein de cette brigade, désireux de servir le pays.
Le ministre a par ailleurs confirmé que plusieurs pays, dont le Mexique, se sont engagés à soutenir la formation de soldats haïtiens. Le Mexique, en particulier, s’apprête à former 700 militaires haïtiens dans le cadre d’un partenariat bilatéral.
Enfin, le ministre a annoncé des mesures sont en cours pour renforcer la sécurité de plusieurs infrastructures stratégiques, parmi lesquelles l’aéroport international Toussaint Louverture, le siège central de Natcom, le Champ-de-Mars, le site de Boutilier (abritant des antennes de plusieurs médias), ainsi que la centrale hydroélectrique de Péligre et le barrage de Marion.
L’avenir dira le reste !
La rédaction