Le plan anti-migration haïtienne annoncé le 6 avril dernier par les autorités dominicaines et en vigueur depuis plus d’un mois de l’autre côté de la frontière continue de faire des victimes. En vertu dudit plan, les migrants dits en situation irrégulière peuvent recevoir des soins dans les hôpitaux dominicains, moyennant certaines conditions, mais ils seront déportés après avoir été soignés.
De nombreuses femmes enceintes, de nationalité haïtienne, craignant une déportation, refusent de se rendre à l’hôpital même en situation d’extrême urgence. C’est le cas de la jeune Haïtienne, Loudia Jean-Pierre, 32 ans, décédée le 9 mai dernier après avoir accouché à domicile.
Elle ne voulait pas être déportée. Elle voulait vivre, tout au moins survivre. Sa vie à elle, le bien-être de son bébé à naître avaient trop d’importance à ses yeux pour qu’elle l’expose à une situation difficile en Haïti. Elle préférait risquer sa vie, qu’elle a fini par perdre d’ailleurs.
Pire encore, son compagnon ainsi que son bébé ont, moins d’une semaine après, été rapatriés en Haïti, déplore Kathia Bonté, la coordonnatrice du Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR).
Au fait, pour le seul mois d’avril, pas moins de 23 123 migrants haïtiens ont été refoulés à la frontière. Il s’agit, dit-elle, de 15 934 hommes, 5 426 femmes, 824 filles et 934 garçons, souligne la responsable du GARR, appelant les autorités haïtiennes à ne pas fermer les yeux sur la situation des migrants haïtiens vivant en République dominicaine.
La rédaction