Washington, le 21 juin 2025. En poste depuis mars 2025, le diplomate surinamais Albert Ramdin a entamé une tournée diplomatique centrée sur la crise haïtienne.
Âgé de 67 ans, Ramdin, ancien diplomate surinamais, succède à l’Uruguayen Luis Almagro. Il prône une approche pragmatique et souhaite faire de la stabilisation d’Haïti une priorité morale et régionale.
Le 21 juin, il a effectué une visite officielle au siège de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), où il s’est entretenu avec sa directrice exécutive, Mara Tekach, et son conseiller militaire adjoint, John J. Melo. Ensemble, ils ont évalué les menaces sécuritaires grandissantes, notamment sur les infrastructures critiques telles que l’aéroport et le port de Port-au-Prince, ainsi que sur les axes routiers contrôlés par les gangs armés.
Une feuille de route en quatre piliers
Ramdin a présenté une feuille de route en cours d’élaboration, structurée autour de quatre axes fondamentaux :
Assistance humanitaire, Sécurité, Consensus politique et élections, Développement durable.
« Ce sont les bases essentielles pour parvenir à une paix durable et à la prospérité en Haïti », a-t-il déclaré. Il insiste également sur la nécessité de partager les informations entre acteurs régionaux et internationaux, pour éviter les doublons et renforcer la coordination.
Dialogue régional et plaidoyer international
Avant sa visite en Haïti, Ramdin a entamé une série de rencontres diplomatiques. Le 8 juin à Nice, en marge de la 3e Conférence des Nations unies sur les océans, il a rencontré Laurent Saint-Cyr, conseiller-président du Conseil présidentiel de transition haïtien. Le lendemain, il s’est entretenu avec le président dominicain Luis Abinader, saluant son leadership en matière de sécurité régionale et son soutien constant à l’OEA.
Début juin, le nouveau chef de l’organisation continentale a aussi tenu une réunion stratégique avec le Groupe des personnalités éminentes de la CARICOM (EPG), composé des anciens Premiers ministres Perry Christie (Bahamas), Bruce Golding (Jamaïque) et Kenny Anthony (Sainte-Lucie), pour mieux articuler une réponse régionale à la crise.
Un devoir moral et une mobilisation financière attendue
Selon les informations relayées par Bloomberg, Albert Ramdin a affirmé que la résolution de la crise haïtienne est une obligation morale. Il entend organiser une vaste campagne de financement et prévoit de rencontrer à partir de juillet les principaux bailleurs, dont les États-Unis, la France et l’Espagne, avant une conférence des donateurs prévue d’ici la fin de l’année.
Fait marquant, Ramdin n’écarte pas la nécessité de dialoguer avec les groupes armés, soulignant qu’aucune solution durable ne pourra être atteinte sans prendre en compte les réalités du terrain.
La rédaction