La tension entre l’Inde et le Pakistan atteint un nouveau sommet après la décision unilatérale de New Delhi de suspendre le traité des eaux de l’Indus, signé en 1960 sous l’égide de la Banque mondiale. Cette annonce intervient dans un climat déjà explosif, suite à une attaque armée dans le Cachemire indien qui a coûté la vie à 26 civils le 23 Avril dernier.
L’Inde accuse implicitement le Pakistan d’en être l’instigateur, et cette mesure marque un tournant potentiellement dangereux dans les relations entre les deux puissances nucléaires.
L’eau, arme de pression géopolitique
Le traité de l’Indus régule depuis plus de six décennies le partage des eaux du fleuve entre les deux pays. En tant que pays situé en amont, l’Inde possède un pouvoir stratégique considérable sur les flux hydriques qui alimentent le Pakistan. En suspendant le traité, New Delhi menace directement un pilier de l’économie pakistanaise : près de 80 % des terres agricoles du Pakistan dépendent du réseau d’irrigation de l’Indus.
Dans un contexte de changement climatique, où les ressources en eau deviennent de plus en plus précieuses, cette décision soulève des inquiétudes internationales. Pour certains analystes, comme Jean-Joseph Boileau, cette suspension reste avant tout symbolique, les mécanismes techniques du traité étant difficiles à contourner sans conséquences juridiques. Néanmoins, Islamabad considère cette manœuvre comme une provocation majeure, voire un acte de guerre, et a déjà menacé de représailles diplomatiques.
Une escalade qui se durcit
Depuis l’attentat, les deux capitales enchaînent les mesures hostiles. L’Inde a suspendu la délivrance de visas aux ressortissants pakistanais, tandis que le Pakistan a répliqué en bloquant l’accès de son territoire aux citoyens indiens. Des diplomates ont été expulsés, un poste-frontière a été fermé, et les avions indiens ne peuvent plus survoler l’espace aérien pakistanais. La machine diplomatique semble grippée, et les échanges bilatéraux sont au point mort.
Le Cachemire, épicentre d’un conflit vieux de 80 ans
Ce regain de tension trouve son origine dans le Cachemire, région montagneuse au cœur de trois guerres entre les deux pays depuis la partition de 1947. L’attaque de mardi dernier, particulièrement choquante par son mode opératoire — des touristes exécutés à bout portant par des hommes armés surgis de la forêt —, a provoqué une onde de choc en Inde. Les services de renseignements indiens affirment que les assaillants venaient du Pakistan, accusé de soutenir les insurgés islamistes actifs dans la région.
Réactions internationales
La communauté internationale observe la situation avec une grande inquiétude. Des appels à la retenue se sont multipliés, tandis que des initiatives de médiation sont à l’étude, notamment au sein des Nations Unies.
En Haïti, le Conseil présidentiel de transition a présenté ses condoléances officielles à l’Inde le 23 avril dernier, exprimant sa solidarité face à cette attaque qui vise des civils innocents. Une situation qui rappelle le conflit entre la République Dominicaine et Haïti pour la construction du Canal sur la rivière massacre.