Dans un message à la Nation diffusé aux environs de 11 heures du soir, le président sortant du CPT Edgar Leblanc dont le mandat expirait à minuit le 6 octobre 2024 a tenu à fixer sa position sur la résolution prise en conseil présidentiel le vendredi 4 octobre.
Selon cette résolution votée par 8/9 publiée dans le journal Le Moniteur, les trois (3) membres du Conseil présidentiel de transition épinglés dans le rapport de scandale de corruption des cent millions de gourdes (Gdes100,000,000.00) pouvaient continuer à siéger au conseil. Les CPT Smith Augustin et Gérald Gilles ne pourront effectuer leur tour de table présidentiel. C’est en ce sens que Smith Augustin a cédé volontiers sa place à Lesly Voltaire qui devient donc président du CP pour 5 mois.
Selon les informations recueillies par des sources diverses proches du CPT, le Président Edgar Leblanc refusant de donner suite à cette résolution, a fait disparaître le sceau officiel de la présidence.
Edgar Leblanc aurait-il « kidnappé » le sceau même momentanément ?
Dans son message à la Nation, le CP Edgar Leblanc a voulu faire sienne l’image d’un homme soucieux des principes, du bien-être de la population et de la loi. Si le président de l’OPL était cet homme avant d’intégrer le CPT, aujourd’hui, des comportements font douter de la bonne foi et de la cohérence du président sortant du CPT.
- Refus de publication de l’accord du 3 Avril 2024
L’accord du 3 avril 2023, malgré l’insistance des parties prenantes, dont le collectif 30 janvier auquel appartient M. Leblanc, n’a jamais été publié dans le journal Le Moniteur. Au contraire, les conseillers ont décidé de faire publier un autre document qui les distrait de la coupe des parties prenantes et dans lequel, Edgar Leblanc pouvait signer seule les résolutions prises en conseil des ministres.
Question 1. Un homme soucieux des principes aurait-il accepté une manœuvre pareille ?
- Soumission des pièces des membres du CPT
L’Accord du 3 avril 2024, le décret du 10 avril, l’arrêté nommant les membres du CPT leur font obligation de soumettre leurs pièces dans un délai d’un mois sous peine d’être puni par la loi. Jusqu’à date, il n’a été mise en place aucune entité chargée de vérifier les pièces liées à la nationalité, les redevances fiscales, le casier judiciaire, le patrimoine des neuf (9) membres du CPT. Cinq mois après, personne ne sait si les membres du CPT sont haïtiens, des bandits de grands chemins déjà enregistrés à la DCPJ ou des citoyens en règle avec le fisc.
Question 2. Un homme soucieux des principes n’aurait-il pas exigé que les pièces soient déposées pour vérification et que l’OCAG fut créé et installé.
- Partage de l’allocation affectée à l’intelligence
L’accord de Montana, partie prenante du Collectif, a été le premier à dénoncer le partage de l’argent de l’intelligence du Palais national, ensuite le Collectif du 30 janvier auquel appartient Edgar Leblanc. L’argent de l’intelligence du Palais émargé dans le budget national était, pour l’exercice 2023-2024, autour de 240 millions de gourdes. Si l’on doit tenir compte des informations communiquées par le CP Smith Augustin à l’ULCC, vingt-cinq millions de gourdes (CASH) seraient envoyées chaque mois au Palais national. Les neuf (9) membres ont décidé de se partager ce montant pendant que le pays a besoin plus que jamais d’investir dans l’intelligence et la stratégie en matière de sécurité pour combattre les gangs armés et protéger la population haïtienne persécutée depuis plus de quatre ans.
Question 3. N’est-il pas ici question de détournement de fonds pour l’ensemble du CPT ?
- Participation d’Haïti à l’Assemblée des Nations-Unies
À l’assemblée des Nations unies, tous les projecteurs étaient braqués sous le PM Garry Conille, le présentant comme un Premier Ministre qui voulait donner un coup d’état au CPT. Le CP Leslie Voltaire l’a tout simplement dit et a dénoncé aussi par la même occasion la ministre des Affaires étrangères, Dominique Dupuy. Haïti n’a reçu aucun rapport des rencontres bilatérales de Garry Conille ni de celles de la ministre des Affaires étrangères. Contrairement à la République dominicaine, le chancelier Roberto Alvarèz a fait état des différents protocoles d’accord et de partenariat que son pays a pu signer avec d’autres pendant cette 79ième assemblée.
À ce qu’il parait, Edgar Leblanc était intéressé uniquement à se montrer à la tribune des Nations unies et la participation active du PM et de la ministre des Affaires étrangères étaient en définitive le résultat d’une entente. D’ailleurs, Dominique Dupuy a préféré prendre l’avion à nouveau, le samedi 5 octobre 2024, à côté du PM Conille pendant que la République dominicaine opère une chasse à l’homme aux Haïtiens et les dépose par milliers aux frontières de Dajabon, Elias Pinas, Jimani….
Edgar Leblanc aurait-il fait alliance avec le PM Conille qui a préféré aller évaluer des véhicules aux Émirats arabes unis pendant que plus de 80 personnes ont été assassinées le 3 octobre dernier dans l’Artibonite ? Cette démarche pour l’achat de ces équipements a été initiée sous Ariel Henry d’après nos sources, et les matériels auraient dû être livrés déjà en Haïti, si ce n’était la crise.
Pourquoi le PM Conille et la ministre des Affaires étrangères n’ont pas jugé bon de participer à l’investiture de Leslie Voltaire comme Président du CPT ?
Question 4. Pourquoi Edgard Leblanc a-t-il refusé de faciliter la passation à Leslie Voltaire ?
- Du Message à la nation du 6 octobre 2024
Dans son message à la Nation, Edgar Leblanc estime que les trois conseillers épinglés auraient dû libérer le CPT de leur présence, ce qui serait tout simplement la disparition de cette structure de gouvernance créée par les Etats-Unis, le Canada, la France, la Caricom, d’autres pays du Core group en support avec le Secrétaire général des Nations-unies. Cet après-midi du 7 octobre, le collectif du 30 janvier a rappelé Edgar Leblanc du sein du CPT.
Cela devrait accélérer la démission de Edgard Leblanc du CPT car la cohérence aurait voulu que Edgar Leblanc démissionne automatiquement après que la majorité avait signé pour le maintien des 3 conseillers dans le CPT.
Question 5. Comment donc comprendre les incohérences de Edgar Leblanc ?
Le président de l’OPL n’a pas été assez futé en tant que Président du CPT pour comprendre les signaux du Département d’État américain qui étaient détectables par rapport aux trois membres. L’ambassadeur américain Dennis Hankins dans son entrevue sur la Télé Métropole était clair pourtant. Le silence de Anthony Blinken et l’attitude de Brian Nichols étaient éloquents sur leur volonté de ne pas troubler le status quo ante même avec une permutation de la présidence du CPT.
Edgard Leblanc a-t-il été instrumentalisé malgré ses multiples années d’expériences politiques. Il n’est que d’attendre la suite du capharnaüm.
La rédaction