Demain après-midi (20 novembre), le Conseil de sécurité tiendra une réunion d’information publique, suivie de consultations privées, sur Haïti. La réunion a été demandée par la Chine et la Russie pour discuter d’une proposition de l’Équateur et des États-Unis, co-fondateurs sur Haïti, visant à transformer la mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) autorisée par la résolution 2699 du 2 octobre 2023 en une opération de maintien de la paix de l’ONU.
La Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Rosemary DiCarlo, et deux représentants de la société civile devraient faire un exposé.
Parmi les membres du Conseil, la Chine et la Russie devraient réitérer leur opposition à la transformation de la MSS en mission de maintien de la paix de l’ONU, compte tenu de leurs arguments précédents. En revanche, l’Équateur, les États-Unis et d’autres membres pourraient souligner la gravité de la violence des gangs en Haïti, souligner les difficultés rencontrées par la mission MSS pour faire face à la situation de manière adéquate et plaider pour le maintien de la paix comme seule réponse efficace à l’ampleur de la crise. Les consultations à huis clos qui suivront la séance d’information publique pourraient offrir aux membres du Conseil l’occasion de discuter du projet de résolution proposé au niveau des ambassadeurs.
Rappel
À la suite d’une demande d’aide internationale des autorités haïtiennes pour renforcer les efforts de la Police nationale d’Haïti (PNH) dans la lutte contre les gangs, la Résolution 2699 a autorisé les États membres à former et à déployer la mission MSS en Haïti pour aider la PNH à rétablir la sécurité dans le pays et à créer des conditions propices à la tenue d’élections libres et équitables. La résolution autorisait la mission sous la direction du Kenya pour une période initiale de 12 mois, précisant que le coût de l’opération serait pris en charge par des contributions volontaires et le soutien de certains pays et d’organisations régionales.
Au cours des négociations sur la Résolution 2699, l’Équateur et les États-Unis ont d’abord cherché à inclure un libellé sur la possible transformation de la mission en une opération de maintien de la paix de l’ONU, qui serait financée par les contributions obligatoires des États membres.
Cette disposition n’a pas été incluse dans le texte final en raison de l’opposition de la Chine et de la Russie, qui ont fait référence à l’histoire mouvementée des opérations de maintien de la paix de l’ONU en Haïti et ont fait valoir que les conditions politiques et de sécurité du pays n’étaient pas propices à une nouvelle opération. Des évaluations ultérieures et des reportages dans les médias ont indiqué que la mission MSS comprendrait jusqu’à 2 500 agents de sécurité, déployés par phases, pour un coût annuel d’environ 600 millions de dollars.
Le déploiement de la mission était initialement prévu en février, mais ce calendrier a été reporté à plusieurs reprises pour plusieurs raisons, notamment un manque de financement, une contestation judiciaire au Kenya et, plus récemment, une recrudescence de la violence des gangs en Haïti, ce qui a incité la Communauté des Caraïbes (CARICOM) à faciliter un accord entre les parties prenantes haïtiennes sur une transition politique visant à stabiliser la situation sécuritaire du pays et à rétablir la gouvernance. Par la suite, en juin et juillet, le Kenya a déployé les deux premiers contingents de la mission, soit environ 400 des 1 000 policiers que le pays s’était engagé à lui fournir. En septembre, le premier contingent des Caraïbes est arrivé, composé de 24 militaires et policiers jamaïcains et de deux officiers militaires du Belize.
Source ONU