Cap-Haïtien, 13 mai 2025 – Dans une salle de conférence dont le mur est couvert de mousse verte (communément appelé limon en créole) à cause de l’humidité et du manque d’entretien le Directeur Départemental de la Police du Nord, a tenu une rencontre jugée « stratégique » avec des représentants de syndicats de chauffeurs et de propriétaires de véhicules.
Cette réunion avait pour but de renforcer la sécurité publique dans le département du Nord à travers une coordination active avec les acteurs du transport en commun. Au terme des échanges, il a été décidé d’intensifier les dispositifs de sécurité et d’instaurer un contrôle d’identité systématique sur tous les axes stratégiques.
Mais derrière l’annonce de ces mesures, un malaise persistant refait surface : l’état de délabrement physique des institutions policières.
Ce n’est pas la première fois que l’insalubrité est dénoncée dans les bureaux de la Police nationale d’Haïti (PNH). Le Président Jovenel Moïse lui-même en avait fait les frais : lors de sa dernière visite au commissariat de Carrefour, il avait été visiblement secoué par l’état déplorable des lieux. Toilettes bouchées, dortoirs insalubres, espaces de travail puants — un décor humiliant pour ceux censés garantir l’ordre.
Les années passent, mais les odeurs stagnent. L’indifférence des chefs et dirigeants de l’État est criante. La crasse fait désormais partie de l’appareil administratif, comme si elle était le reflet d’une gouvernance habituée à l’effondrement. On ne nettoie ni les bureaux, ni les pratiques. Comment espérer restaurer la sécurité quand la base même de l’institution policière est rongée par la moisissure – au propre comme au figuré ?
Un Corps propre, des espaces de travail propres, des toilettes en bon état et des locaux entretenus, c’est un signe de respect envers soit et envers ceux que l’on gouverne. L’incurie et le laisser-aller n’ont pas leur place dans des institutions publiques qui doivent servir l’ensemble des citoyens.
Le Quotidien 509 observe également avec dépit l’absence d’attention portée à des détails qui, pourtant, témoignent d’une volonté d’améliorer notre environnement. Les lieux de rassemblement, tels que les ambassades ou les centres de migration, sans oublier les bureaux de la Direction Générale des Impôts (DGI) ne font souvent pas exception. À l’ambassade d’Haïti en République Dominicaine, l’insalubrité qui règne autour du bâtiment est un exemple criant de ce manque de soin. Une image révoltante et une honte pour les ressortissants.
Avec peine de constater que la saleté continue de nourrir le système.
Le Quotidien 509 continuera de signaler ces faits.
La rédaction
