La commune de La Chapelle, dans le département de l’Artibonite, a rejoint depuis le dimanche 22 juin la tristement célèbre liste des territoires perdus d’Haïti. Environ 150 bandits lourdement armés, venus de Canaan, ont fait irruption dans la localité, semant la panique. Les quelques dix policiers présents au commissariat n’ont eu d’autre choix que de prendre la fuite.
Plus de 24 heures après l’attaque, les autorités n’ont toujours pas réagi. Les assaillants ont incendié le commissariat, ainsi que plusieurs maisons et véhicules se trouvant sur leur passage.
Aucune violence physique n’aurait toutefois été exercée contre les civils, selon des sources locales, qui rapportent aucun mort ni blessé parmi la population.
Cependant, les bandits ont interdit aux habitants de quitter la commune. « Personne ne doit partir », ont-ils ordonné, selon nos informateurs.
La Chapelle s’ajoute ainsi à une liste grandissante de zones sous contrôle de groupes armés, dans un contexte où le pays se dit engagé dans les préparatifs d’un référendum constitutionnel et d’élections générales censés aboutir à l’élection de nouvelles autorités d’ici le 7 février 2026.
Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur cette nouvelle stratégie des gangs, qui semblent vouloir forcer les habitants à cohabiter avec eux, alors que les frappes de drones kamikazes contre leurs bastions se multiplient. Carrefour, Saut-d’Eau, Croix-des-Bouquets et désormais La Chapelle figurent parmi les communes totalement abandonnées par les forces de l’ordre, livrées à la loi des armes.
La rédaction