Entre le 1er janvier et le 31 mars 2025, le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) a recensé 1 617 morts et 580 blessés liés aux violences de gangs, aux actions de groupes d’autodéfense, ainsi qu’à des opérations policières. À cela s’ajoutent 161 cas d’enlèvements contre rançon, dont 63 % dans le département de l’Artibonite, épicentre d’une insécurité grandissante.
Une nouvelle attaque meurtrière a frappé Petite-Rivière de l’Artibonite dans la matinée du mercredi 30 avril, menée par le gang « Gran Grif ». Au moins quatre personnes ont été tuées, plusieurs autres blessées ou kidnappées, et plusieurs habitations incendiées. Ce regain de violence survient alors que la Police avait affirmé, la veille, avoir repoussé une offensive contre le centre-ville.
Parallèlement, le BINUH signale :
65 exécutions extrajudiciaires, dont 50 par des agents de la PNH et 15 attribuées au commissaire du gouvernement de Miragoâne ; 319 cas de violences sexuelles, avec 333 survivantes identifiées ; 25 décès en détention ; Une augmentation de 48 % du nombre de personnes déplacées, atteignant 1 041 229 personnes à fin mars.
Les violences des groupes « Bwa Kalé », bien que perçues comme des formes de résistance communautaire, continuent aussi d’alimenter les atteintes aux droits humains.
Face à cette détérioration alarmante, les autorités de transition ont annoncé la création de pôles judiciaires spécialisés contre les crimes de masse, les violences sexuelles et les crimes financiers. Mais sur le terrain, les gangs semblent renforcer leur emprise, notamment dans la région stratégique du Plateau Central.