Chers lecteurs et lectrices de Le Quotidien 509, pour la toute première sortie de la rubrique INTER-DIT, notre plume est d’humeur à questionner avec vous la réalité de l’heure au sujet de la vie socioculturelle haïtienne.
Est-il juste de parler d’agonie de la vie mondaine en Haïti ?
L’insécurité sous toutes ses formes, la réalité économique, la détérioration de la vie, notamment à Port-au-Prince, centre des activités du pays, sont des handicaps à la vie mondaine. En effet, les manifestations culturelles et la vie nocturne n’existent presque plus dans la capitale ou sont tout simplement au ralenti dans la plupart des villes du pays.
Ceci étant dit, à l’approche de la saison estivale nous craignons que cette malheureuse tendance ne persiste.
A cause de l’insécurité, les stars et leurs bandes musicales n’ont pas eu une présence significative sur la scène locale au cours du premier semestre de cette année. Ils ont, de ce fait, multiplié avec Brio leur prestation dans la diaspora notamment aux États-Unis, dans les Antilles, en France et au Canada.
Par contre les artisans, les jeunes Dj et artistes qui n’ont pas encore une certaine notoriété pour conquérir le marché de la Diaspora sont complètement aux abois face à cette situation, socio-économique qui leur est fatale. Certains artistes qui « sont bloqués » en Haïti, avertissent déjà ceux qui ont pu performer régulièrement à l’extérieur. La Star Joe Zenny (Ti Djo), dans une entrevue avec Carel Pedre, a clairement demandé à ses confrères de respecter le sacrifice et l’engagement de ceux qui étaient en Haïti quand le pays reprendra son fonctionnement normal.
Les artistes haïtiens font tout simplement face à une tristeet difficileréalité, qu’ils s’agissent du monde musical et de l’artisanat ou du monde littéraire. Les peintres, les comédiens, les écrivains,… Les professionnels de l’art en général ont été de grandes victimes de la crise. L’art ne s’est pas vendu pendant que les bandits frappaient aux portes.
Quel sort sera réservé aux artistes ? Aucun organisme, public ou privé, ne prévoit de programmes d’appui aux artistes haïtiens. L’appel de détresse du Trésor national vivant du pays « FRANKETIENNE » l’année dernière a peint la réalité qui a frappé les artistes dans les différents moments de crise du pays.
Qu’en est-il de demain ? La culture et ses manifestations de tout type constituent un pilier de la vie nationale, et les acteurs qui en dépendent sont légion. Leurs impacts restent et demeurent indispensable tant sur le plan social qu’économique.
Nous devons espérer et contribuer à une certaine revitalisation voire une renaissance dans les mois à venir. Heureusement que différents groupes annoncent la sortie prochaine de leur album musical. C’est le cas du Zenglen, de Djakout #1, de Klass entre autres. Il est donc plus que probable d’assister à quelques affiches au cours du second semestre de 2024, sans oublier les fêtes patronales qui perpétuent contre vent et marrée certaines de nos traditions sans les villes de province.
Nous espérons qu’avec la reprise des vols et le nouveau gouvernement, la vie culturelle pourra reprendre rapidement.
Cette situation en Haïti doit inviter les acteurs du monde socioculturel à faire des propositions solides afin que le secteur soit mieux protégé.
Artistes de tout acabit, professionnels de la culture, agents culturels….. engagez-vous, mettez-vous à la dimension qu’il faut pour protéger la culture haïtienne.
Il s’agit de votre destinée
Marc Arthur PAUL.