Depuis plus de 4 mois, les enseignants des écoles publiques sont en grève pour réclamer, entre autres, de meilleures conditions de travail, la mise à leur disposition d’une carte de débit et la régularisation des professeurs qui travaillent sans avoir leurs lettres de nomination.
La signature, le 20 janvier 2025, d’un acte d’engagement supposé mettre fin à la grève n’a pas eu les effets escomptés, et les enseignants affirment qu’ils maintiennent leur mot d’ordre de grève jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites.
Il s’en est suivi un bras de fer entre, d’une part, le ministre de l’Éducation nationale, Augustin Antoine, qui menace de retenir les chèques des grévistes, et d’autre part, les enseignants, qui l’accusent de violation de leurs droits.
C’est dans ce contexte de crise que les autorités commémorent la Journée nationale des enseignants en honorant, ce vendredi 16 mai, 7 enseignants sur une quarantaine devant être distingués sur l’ensemble du territoire, pour leur ancienneté dans le système éducatif.
La cérémonie s’est déroulée en présence du coordonnateur du Conseil présidentiel de transition, Fritz Alphonse Jean, qui affirme avoir entendu le cri des enseignants. À se rappeler dans le Partage du pouvoir entre les membres du CPT, le Ministère de l’Education et de la Formation professionnelle a été donnée à M. Jean.
Il rappelle que les enseignants ont une importance capitale dans la formation des jeunes. « Nous vivons, dit-il, une période de crise qui impacte tous les secteurs d’activités. »
Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, qui participait lui aussi à cette activité, a salué le courage, la persévérance et le sens du devoir des professionnels de l’enseignement, qui, malgré un contexte national difficile, continuent chaque jour à faire vivre le système éducatif haïtien avec dévouement et abnégation.
Il a réaffirmé l’importance du rôle fondamental des éducateurs dans la construction d’une Haïti nouvelle, « en tant que bâtisseurs de savoir, transmetteurs de valeurs civiques et républicaines, et acteurs clés dans la formation des citoyens de demain ».
Pour le chef du gouvernement, seule une éducation de qualité, valorisée et soutenue par l’État, permettra de jeter les bases d’une société plus juste, équitable et prospère.
Le ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, le professeur Augustin Antoine, reconnaît que la cérémonie d’hommage aux enseignants est réalisée dans un contexte marqué par la dégradation de l’enseignement, à cause notamment de la violence des gangs dans les départements de l’Ouest, de l’Artibonite et du Plateau Central.
Ce sont des milliers d’enfants qui sont touchés par cette situation, reconnaît-il, évoquant toutefois les efforts du gouvernement pour garantir les droits des enfants à l’éducation.
La rédaction