Diplomatie : rotation et titularisation au ministère des Affaires étrangères, sur fond de critiques persistantes

Port-au-Prince, 25 mai 2025 — Le Ministère des Affaires Étrangères (MAE) annonce avoir entamé, depuis une semaine, un processus de rotation, de rappel et de titularisation de plusieurs de ses agents, aussi bien au niveau central que dans les services extérieurs. Selon le communiqué officiel, cette mesure vise à rationaliser la gestion du personnel et à renforcer les capacités des 53 missions diplomatiques et consulaires, ainsi que des 11 directions stratégiques du ministère.

Plus de 55 cadres expérimentés — entre 10 et 30 ans d’ancienneté — ont été promus ou réaffectés à l’international, tandis que 229 employés contractuels ont été titularisés, en collaboration avec l’Office de Management des Ressources Humaines (OMRH). Parmi eux figurent 28 nouveaux diplomates issus de l’Académie Diplomatique Jean Price Mars, promotion Hannibal Price 2023-2025.

Le ministère rattache ces mesures à son plan de réforme baptisé « quinze ans en quinze mois », qui comprend notamment :

• L’adoption d’un nouveau décret-cadre pour l’organisation du MAE ;

• La régularisation de la carrière diplomatique et consulaire ;

• L’encadrement des passeports diplomatiques ;

• La mise en place de pôles régionaux selon les priorités géopolitiques ;

• La révision des procédures administratives et financières ;

• La numérisation des archives ;

• L’amélioration des conditions de travail du personnel.

Cette réorganisation survient dans un contexte où plusieurs dérives sont régulièrement signalées au sein de la diplomatie haïtienne. Absence de redevabilité, gestion opaque de certaines missions, accusations de clientélisme et de politisation des postes : autant de critiques qui jettent une ombre sur les annonces officielles.

Dès lors, une question s’impose : faut-il accorder le bénéfice du doute à ce communiqué, ou s’agit-il d’une tentative de redorer l’image d’un ministère fragilisé, sans toucher au fond des dysfonctionnements structurels ? Le timing interroge, tout comme le manque de transparence sur les critères concrets ayant présidé aux nominations.

La rédaction