Port-au-Prince, 22 juillet 2025 – Après plus de deux années d’absence quasi totale sur le dossier migratoire, l’Office national de la migration (ONM) semble sortir de sa léthargie. Placé sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur, l’ONM avait jusqu’ici laissé à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) le soin de collecter les données, de coordonner les réponses, voire de distribuer des aides financières (entre 5 000 et 15 000 gourdes) aux Haïtiens expulsés, sans communication nationale structurée.
Aujourd’hui, sous la direction de Jean Négot Bonheur Delva, l’ONM lance une phase plus active du programme de relocalisation des personnes déplacées internes (PDI). Lors des Mardis de la Nation, le directeur général a annoncé la distribution de 3 653 chèques d’ici au 31 juillet aux familles quittant volontairement les sites d’hébergement.
Une opération rendue possible avec l’appui logistique de la BRH et de la BNC, et qui débute par la remise officielle des anciens locaux de la Faculté de linguistique appliquée (FLA) au rectorat de l’Université d’État d’Haïti. Ce site, récemment libéré par des déplacés, a vu la distribution de 302 chèques.
Mais ce réveil tardif ne fait pas oublier le vide laissé par l’ONM depuis le début de la crise : aucune base de données publique, aucune communication officielle régulière, et une absence de coordination interinstitutionnelle claire, alors que plus de 23 000 personnes réparties en 10 000 ménages survivent dans 17 sites d’hébergement de fortune depuis octobre 2024.
Face à cette réalité, le gouvernement tente de redorer son image. Il promet une réponse humanitaire plus digne et une réhabilitation rapide des bâtiments publics libérés avant la rentrée scolaire. Mais les questions restent : pourquoi avoir attendu aussi longtemps ? Et quelle est la vision à long terme pour ces déplacés ? Ces déplacés payés retourneront où?
La rédaction