L’Église catholique kenyane, par l’intermédiaire de l’archevêque de Nairobi, Philip Anyolo, a pris une position ferme en rejetant des dons de 40 000 $ du président William Ruto et 1 500 $ du gouverneur de Nairobi, Johnson Sakaja. L’archevêque a souligné que les événements religieux ne doivent pas être utilisés comme des plateformes de promotion politique.
Cette position intervient alors que la Conférence des évêques catholiques du Kenya a récemment dénoncé des problèmes structurels dans la gouvernance du pays en appelant “tous les Kenyans et tous les croyants à prier, d’autant plus que nous constatons que les tentacules du mal semblent s’emparer de notre pays.” a déclaré les autorités religieuses.
Ils ont pointé du doigt des pratiques de corruption, une taxation excessive, des violations des droits humains, et une incapacité à résoudre des problèmes clés dans les secteurs de l’éducation et de la santé. Les évêques ont lancé un appel pressant à la prière, notant que “les tentacules du mal” semblent s’étendre sur le pays, une critique implicite mais cinglante envers les dirigeants actuels.
De plus, il existe des préoccupations concernant la corruption au Kenya et son impact potentiel sur le financement de la mission en Haïti. Le président William Ruto est sous pression domestique pour diverses accusations, notamment la corruption et des initiatives jugées contraires aux priorités nationales. Ruto a défendu l’engagement de son pays à diriger la mission en Haïti, en la qualifiant de « devoir humanitaire ». Cependant, des questions ont été soulevées sur la gestion des fonds internationaux promis pour cette opération, principalement financés par les États-Unis et d’autres partenaires internationaux.
Sur le plan international, bien que des montants significatifs aient été promis pour la mission, les mécanismes de distribution restent incertains, certains fonds étant versés directement aux gouvernements, d’autres transitant par les Nations Unies.
Le Kenya a déclaré avoir dépensé environ 2,1 milliards de shillings kényans (Ksh) pour la mission multinationale en Haïti, ce qui correspond approximativement à 16.28 millions de dollars américains (selon le taux de change de 1 USD ≈ 129 Ksh en 2024).
Ces fonds ont été alloués pour couvrir des dépenses liées à la mobilisation de forces de police, la logistique, la formation, et d’autres préparations nécessaires à la mission. Le ministre des Finances, John Mbadi, a assuré que ces coûts seraient remboursés par les Nations Unies, conformément à un accord.
Les critiques locales craignent que ces fonds ne soient pas utilisés efficacement, et certains estiment que le Kenya ne devrait pas s’engager dans des initiatives aussi ambitieuses tant que des problèmes internes persistent, notamment en matière de corruption et de gestion publique.
La corruption est une critique récurrente dans la politique kényane.
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