Paris, mai 2025 – Devant une salle comble au Studio de la Philharmonie de Paris, la pianiste franco-haïtienne Célimène Daudet a livré un récital remarquable, entièrement dédié au répertoire classique haïtien.
Dans un programme mêlant lyrisme romantique et rythmes afro-caribéens, elle a interprété les œuvres d’Edmond Saintonge, Ludovic Lamothe – surnommé le « Chopin noir » – et Justin Élie, trois compositeurs formés comme elle au Conservatoire de Paris.
Ce concert s’inscrit dans la continuité de sa démarche initiée avec Haïti mon amour (2021), un album salué par la critique, fruit d’une quête identitaire entamée après le séisme de 2010. En 2017, elle crée le Haïti Piano Project, premier festival international de piano à Port-au-Prince, et œuvre depuis à faire rayonner la richesse du patrimoine musical haïtien.
Son interprétation, sensible et puissante, a su révéler l’élégance et la profondeur de ce répertoire souvent méconnu, en conjuguant les influences classiques européennes aux traditions populaires d’Haïti. Une performance portée par une vision artistique forte, et un attachement profond à ses origines.
En 2017, la pianiste franco-haïtienne Célimène Daudet a suscité une vive controverse en Haïti à la suite d’une interview accordée au journal Libération, dans le cadre du lancement du Haïti Piano Project.
Interrogée par le journaliste Guillaume Tion de Liberation, Célimène Daudet déclarait :
« Depuis le séisme de 2010, il est impossible de trouver un piano de concert en état de marche. Il y a des pianos à queue. Mais il y manque certaines touches ou certaines cordes. Ce n’est même pas ce qu’on appelle, nous, des mauvais pianos. Je me suis dit qu’il fallait faire venir un piano… »
Des propos jugés excessifs et approximatifs par plusieurs professionnels de la musique en Haïti estimant que l’artiste était « très mal renseignée sur l’inventaire des pianos à queue de cette partie de l’île ».
Malgré ces critiques et le scepticisme initial autour de son initiative, Célimène Daudet a poursuivi son engagement et fait résonner le nom d’Haïti.
Sory Ades