Washington D.C., 20 mai 2025 – Le secrétaire d’État des États-Unis, Marco Rubio, a vivement interpellé l’Organisation des États américains (OEA) sur son inaction face à la crise humanitaire et sécuritaire qui ravage Haïti. Devant la Commission des affaires étrangères du Sénat américain, il a appelé l’OEA à « faire un pas en avant » et à prendre les rênes d’une mission multinationale de stabilisation en Haïti.
« Si jamais il y avait une crise régionale pour laquelle une organisation comme l’OEA devrait exister, c’est bien celle que traverse Haïti aujourd’hui », a-t-il déclaré, tout en défendant la vision diplomatique de l’administration Trump.
Marco Rubio salue le rôle du Kenya, qui dirige actuellement la Mission multinationale de soutien (MSS) validée par les Nations unies, mais il estime que cette initiative ne suffit pas à elle seule à rétablir l’ordre :
« Je suis reconnaissant envers le gouvernement kenyan et les forces déployées, mais cette mission seule ne résoudra pas le problème. »
Le secrétaire d’État a insisté sur le besoin d’un engagement régional collectif, affirmant que les pays membres de l’OEA sont directement affectés par l’instabilité haïtienne. Il en a profité pour rappeler que les États-Unis contribuent largement au financement de l’organisation et attendent en retour une action concrète.
« Cela ne signifie pas que nous nous retirons de l’OEA, au contraire. Nous voulons encourager nos alliés à jouer pleinement leur rôle. L’OEA doit fournir une réponse coordonnée et multinationale. »
Rubio a également évoqué la nécessité de couper le trafic d’armes, notamment depuis le port de Miami vers Haïti, la Jamaïque et Trinidad. Il a confirmé que plusieurs agences fédérales américaines travaillent sur ce point précis.
Enfin, il a rappelé que l’OEA a aussi un mandat pour la défense de la démocratie sur le continent, citant les cas du Nicaragua, du Venezuela et de Cuba, où les régimes autoritaires remettent en cause les principes démocratiques.
En mars dernier, Marco Rubio avait félicité Albert Ramdin, nouveau secrétaire général élu de l’OEA, et s’était engagé à soutenir des réformes institutionnelles pour améliorer l’efficacité de l’organisation.
Il a ainsi exhorté l’OEA, composée de plus de 30 pays membres, à prendre une initiative collective en constituant une force régionale d’intervention. Il estime que les pays de la région sont tout aussi touchés, sinon davantage, par les retombées de la crise haïtienne.
« L’OEA, à laquelle nous contribuons fortement, doit faire un pas en avant et proposer une mission conjointe de ses membres pour répondre à la crise. »
La rédaction