Le 18 mai 2025 marque le 222e anniversaire de la création du drapeau haïtien. Pour la quatrième année consécutive, les cérémonies officielles ne se tiendront pas dans la ville d’Arcahaie, berceau historique de l’emblème national. La cité du drapeau reste ainsi privée de sa fête la plus symbolique.
C’est la ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Action civique, Lynn Niola Dévalis Octavius, qui a confirmé en début de semaine que les cérémonies officielles auront lieu, ce dimanche, au Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays. Elle évoque une volonté de « décentralisation », mais cette justification ne convainc pas tous les observateurs, alors que l’insécurité demeure un obstacle majeur à l’organisation d’événements publics dans plusieurs régions, y compris à Arcahaie.
Plus inquiétant encore, dans la commune voisine de Cabaret, ce sont désormais des groupes armés qui s’imposent comme organisateurs autoproclamés de la fête du drapeau. Selon Jean Hervé Sainvil, agent exécutif intérimaire à la mairie de l’Arcahaie, les bandits qui contrôlent la ville de Cabaret font pression sur les écoles de la zone, exigeant la participation des élèves à des parades prévues pour ce 18 mai.
Invité ce jeudi sur les ondes de Radio Kiskeya, M. Sainvil a exprimé sa vive préoccupation face à cette situation. Il dénonce également l’attitude du coordonnateur du Conseil présidentiel de transition, Fritz Alphonse Jean, qui, selon lui, s’apprête à reproduire les décisions critiquées de son prédécesseur Ariel Henry. Ce dernier avait lui aussi transféré les festivités officielles au Cap-Haïtien en raison de l’insécurité persistante dans la zone métropolitaine.
Alors que le pays se prépare à commémorer une date hautement symbolique, la réalité du terrain rappelle que le drapeau haïtien flotte aujourd’hui dans un ciel chargé d’incertitude.
La rédaction