Port-au-Prince, 7 mai 2025. Dans une note publiée ce mardi, la Banque de la République d’Haïti (BRH) appelle les institutions financières à redoubler de vigilance face aux risques croissants de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme.
Une mise en garde qui intervient dans un contexte explosif, alors que plusieurs groupes armés sont désormais dans le viseur des autorités et de la communauté internationale notamment des Etats-Unis en les classifiant d’Organisations terroristes.
La BRH rappelle aux banques, maisons de transfert et fournisseurs de services de paiement électronique leur obligation de suivre de près les opérations de leurs clients, en fonction de leur profil de risque. Ce profil, établi à l’ouverture du compte, doit être mis à jour régulièrement, précise la note.
Mais l’appel va plus loin. La banque centrale insiste sur l’importance du filtrage des listes de sanctions internationales, un processus visant à détecter toute transaction liée à des entités sous embargo ou impliquées dans des activités illicites. Objectif : empêcher le système financier haïtien d’être utilisé comme levier pour le crime organisé, le terrorisme ou encore la prolifération d’armes.
Les institutions sont également tenues de renforcer leurs mécanismes internes de détection d’anomalies. C’est une question de conformité, mais aussi de survie : « Le devoir de vigilance doit être exercé en permanence sur tous les aspects économiques des opérations du client », insiste la BRH.
L’avis vise aussi les sous-agents, souvent en périphérie du système bancaire formel mais dont les services sont largement utilisés par la population. Ces acteurs devront appliquer à la lettre les règles de conformité fixées par leur institution mère, sous peine de sanctions administratives.
Cette sortie de la BRH n’est pas anodine. Depuis plusieurs mois, les liens entre certaines structures financières informelles et les groupes armés font l’objet d’enquêtes et de vives préoccupations.
Dans les coulisses, la pression monte : le Groupe d’action financière (GAFI) et d’autres partenaires internationaux exigent des garanties claires sur la transparence des flux financiers opérant en Haïti.
La question reste à savoir ce que la BRH entend par sanctions Internationales?
La rédaction