Le Ministère public de la République dominicaine vient d’annoncer la création d’une Unité d’Investigation spécialisée (UITIMC) pour lutter contre le trafic illicite de migrants, en particulier ceux venus d’Haïti. L’unité, dirigée par la procureure Yoanna Bejarán, sera appuyée par des agents de sécurité triés sur le volet et des moyens technologiques avancés. Objectif officiel : démanteler les réseaux, y compris ceux alimentés par des militaires et des fonctionnaires corrompus. Les enquêtes seront centrées sur la confiscation des biens et comptes liés à ces activités illégales, ainsi que sur la suspension immédiate des fonctionnaires impliqués.
En parallèle, les discours ouvertement hostiles aux Haïtiens gagnent du terrain. Le Dimanche 27 Avril, un rassemblement nationaliste organisé par le mouvement « Ancien Ordre » à Saint-Domingue a été marqué par des propos radicaux. « Nous ne voulons pas d’Haïtiens ici », a clamé l’un des porte-parole, César Augusto Marte, illustrant un sentiment qui dépasse désormais les cercles marginaux.
La coexistence de politiques institutionnelles renforcées et de mobilisations populaires anti-haïtiennes pose de sérieuses questions sur l’avenir de la présence haïtienne en République dominicaine. Loin d’un simple contrôle migratoire, c’est une pression systémique qui s’installe, avec un risque d’escalade contre les migrants.
Alors que le pays se félicite de son « engagement pour la souveraineté », il s’engage aussi sur une pente glissante où la criminalisation des migrants et la xénophobie deviennent des instruments politiques banalisés.
La rédaction