Port-au-Prince, 25 avril 2025 – Tandis que les ports et aéroports d’Haïti restent paralysés depuis novembre 2024, le pays continue pourtant de multiplier les engagements internationaux.
Le Directeur Général du Ministère de l’Environnement, l’Agronome Joseph Emmanuel Philippe, accompagné du Directeur Général du Service Maritime et de Navigation d’Haïti (SEMANAH), Monsieur Éric Junior Prévost, a représenté la République d’Haïti à la première session de la Commission préparatoire pour l’entrée en vigueur de l’Accord relatif à la conservation et à l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale Accord BBNJ (Biodiversity Beyond National Jurisdiction), qui s’est tenue au siège des Nations Unies à New York, du 14 au 25 avril 2025.
La délégation haïtienne a réaffirmé son appui à des principes aussi ambitieux qu’inaccessibles dans la réalité actuelle du pays.
Dans son discours de clôture, Haïti a plaidé pour une approche inclusive et équitable, soutenant notamment la création d’un fonds spécial et d’un centre d’échange d’informations multilingue. Pourtant, sur le terrain national, l’État se montre incapable de garantir la sécurité maritime de ses propres eaux, ni même d’assurer une éducation basique sur les enjeux environnementaux à sa population livrée à l’insécurité, à la faim et aux catastrophes naturelles.
À quoi sert-il de signer de grands traités quand le pays est en faillite institutionnelle et matérielle ? Aucun bateau n’est véritablement protégé, aucun programme d’éducation environnementale sérieux n’est mis en place, et la population n’en voit ni les bénéfices ni même l’ombre d’une amélioration de ses conditions de vie. Pendant que les dirigeants paradent à l’international, Haïti s’enfonce dans l’abandon et le chaos.
L’Accord BBNJ représente certes une avancée globale historique pour la protection des océans, mais pour Haïti, il risque de rejoindre la longue liste des engagements signés sans jamais être respectés ni traduits en actions concrètes. Encore une fois, la diplomatie déconnectée du réel l’emporte sur la construction patiente et urgente d’une nation viable.
La rédaction