Dans une note publiée le 15 avril 2025 suite au rapport de la DCPJ sur l’affaire Magalie Habitant, la Fondation Je Klere (FJKL) pointe de graves irrégularités et dénonce une instrumentalisation de l’enquête à des fins politiques. Selon l’organisation, l’Inspecteur Général Alain AUGUSTE aurait été ciblé uniquement parce que son nom circulait comme successeur possible de Rameau NORMIL à la tête de la PNH.
Au cours de son troisième interrogatoire, Magalie Habitant a été brusquement interrogée sur une supposée coalition avec le mouvement politique « Viv Ansanm » visant à promouvoir l’Inspecteur Général Alain AUGUSTE à la tête de la Police Nationale d’Haïti (PNH). Cette question, jugée hors contexte par le FJKL, soulève des interrogations sur les véritables intentions des enquêteurs.
Madame Habitant n’a pas confirmé avoir sollicité l’appui de gangs pour favoriser cette nomination. Pourtant, l’Inspecteur Général Alain AUGUSTE, alors Directeur Central de la Police Administrative (DCPA), a été convoqué à trois reprises par la DCPJ dans le cadre de l’enquête. Il ne s’est présenté à aucune de ces convocations.
Alors que l’enquête de la DCPJ a concentré son énergie sur Alain AUGUSTE, aucun effort sérieux ne semble avoir été fait pour auditionner un homme d’affaires pourtant cité dans les déclarations de Magalie Habitant. Ce dernier aurait offert un véhicule blindé de type Toyota Land Cruiser (niveau 6), d’une valeur estimée à plus de 250 000 dollars américains, au chef de gang Jeff « Gwo lwa » opérant à Canaan. Ce fait, susceptible d’être qualifié de financement du terrorisme, n’a donné lieu à aucune convocation, ni même à la divulgation du nom du commanditaire.
Le FJKL va plus loin en affirmant que si Alain AUGUSTE s’était présenté à la DCPJ, il aurait risqué l’arrestation arbitraire et la destruction de sa carrière, sur la base d’un zèle exagéré de certains enquêteurs cherchant à plaire à leurs supérieurs hiérarchiques.
Pour le FJKL, ce contraste illustre le paradoxe flagrant dans la manière dont la DCPJ sélectionne ses cibles, privilégiant certains acteurs influents pendant qu’elle s’acharne contre d’autres pour des raisons obscures.
Le 14 avril 2025, le Parquet de Port-au-Prince a décidé la libération de trois des treize personnes arrêtées dans le cadre de cette affaire : Jacquelin Glaude, Peterson Felix et Evens Monnier. Les dix autres ont été transférés au cabinet d’instruction.
La rédaction
FJKL 2 RAP2 AFFAIRE MAGALIE HABITANT ET CONSORTS – Rapport d’analyse de la FJKL (1)