La récente adoption de l’Expropriation Act en Afrique du Sud a conduit le président américain Donald Trump à annoncer la suspension de toute aide future au pays, invoquant des préoccupations concernant la confiscation des terres et le traitement de certaines communautés, selon l’agence Reuters.
Une loi controversée
L’Expropriation Act vise à corriger les inégalités foncières héritées de l’apartheid en permettant à l’État sud-africain d’exproprier des terres avec ou sans compensation dans certains cas. Le gouvernement de Cyril Ramaphosa défend cette réforme comme un outil légitime de redistribution des terres, affirmant qu’elle respecte les principes de justice et d’équité.
Toutefois, cette mesure a suscité des critiques internationales, notamment aux États-Unis, où Trump a dénoncé une politique de “confiscation des terres” qui, selon lui, porterait atteinte aux droits de propriété et pourrait nuire à certaines communautés, en particulier les agriculteurs blancs.
Une réaction politique
Face aux accusations américaines, Ramaphosa a rapidement réagi, qualifiant les inquiétudes de Trump de mal fondées. Il a insisté sur le fait que l’Expropriation Act s’inscrit dans un cadre légal visant à corriger les déséquilibres historiques et qu’il ne s’agit en aucun cas d’une politique arbitraire de spoliation.
La décision de Washington de suspendre son aide pourrait néanmoins avoir des répercussions sur l’économie sud-africaine, qui dépend en partie des investissements étrangers et du soutien international pour financer certains programmes de développement. Le rand sud-africain a déjà chuté de 1,6 % par rapport au dollar américain suite à l’annonce de Trump.
Une nouvelle tension diplomatique
Cette situation risque d’envenimer les relations entre les deux pays. L’Afrique du Sud, membre des BRICS et partenaire économique stratégique de plusieurs puissances, pourrait être amenée à se tourner davantage vers la Chine et la Russie pour compenser une éventuelle réduction des flux financiers en provenance des États-Unis.
La question de la réforme foncière reste un sujet explosif en Afrique du Sud, où la majorité des terres agricoles restent entre les mains d’une minorité blanche, malgré la fin de l’apartheid il y a trois décennies.
La rédaction