Le président dominicain, Luis Abinader, a affirmé que les efforts des troupes kényanes en Haïti pour rétablir l’ordre et lutter contre les bandes criminelles ne sont pas un échec. Toutefois, il a souligné que leur mise en œuvre ne s’est pas déroulée comme planifié.
Lors de son intervention dans sa rencontre avec la presse La Semanal, Abinader a rappelé que le plan initial prévoyait l’envoi de 2 500 policiers kényans en Haïti. À ce jour, seulement 400 sont sur le terrain. Selon lui, ce retard est dû à l’absence de transferts financiers nécessaires pour soutenir l’opération.
“Si les fonds sont transférés et que les 2 500 policiers arrivent, nous sommes convaincus que cela sera un succès et que cela pacifiera Haïti, c’est ce que nous espérons”, a-t-il déclaré.
En septembre dernier, Abinader s’était entretenu avec son homologue kényan, William Ruto, pour discuter de la mission. Il avait reçu des assurances que l’arrivée des forces supplémentaires dépendrait uniquement du financement à -t-il expliqué. Cependant, la situation demeure critique : les bandes armées contrôlent plus de 80 % de Port-au-Prince et des routes principales.
Par ailleurs, plusieurs rapports récents ont révélé l’ampleur du trafic d’armes entre la République dominicaine et Haïti. Plusieurs rapports des Nations Unies dont de ONUDC ont pointé du doigt des filières dominicaines impliquées dans la fourniture d’armes et de munitions aux gangs haïtiens.
De plus, un autre scandale a éclaté en République dominicaine avec la disparition de 900 000 munitions issues des stocks du ministère de l’Intérieur et de la Police. Ce fait soulève des questions sur une éventuelle implication dans le trafic transfrontalier, alimentant davantage les violences en Haïti.
Les relations tendues entre Haïti et la République dominicaine, exacerbées par les accusations de trafic d’armes, compliquent encore les efforts pour stabiliser la région.
Luis Abinader insiste néanmoins sur l’importance d’un soutien international accru pour résoudre la crise haïtienne, affirmant que la paix en Haïti est également cruciale pour la sécurité de la République dominicaine.
La rédaction