Dajabón / Ouanaminthe, 27 octobre 2025. — La zone franche CODEVI a repris officiellement ses activités le 15 octobre, après plusieurs jours de paralysie liés à un mouvement de protestation d’ouvriers haïtiens opposés à la rétention d’impôts sur leurs salaires. Selon des sources proches du dossier, plus de 10 000 travailleurs haïtiens ont regagné leurs postes au sein du parc industriel.
D’après les informations obtenues par Le Quotidien 509, le gouvernement haïtien aurait suspendu temporairement la mesure fiscale qui imposait la retenue directe d’impôts sur les salaires des employés haïtiens travaillant à CODEVI. Cette décision aurait permis d’apaiser la colère des travailleurs et de favoriser la reprise des opérations dans le parc binational situé entre Ouanaminthe (Haïti) et Dajabón (République dominicaine).
« Le gouvernement d’Haïti a exoneré pour le moment la retenue d’impôts à ces travailleurs, ce qui a contribué à calmer la situation », a indiqué une source citée par la presse dominicaine.
Pour rappel, la Compagnie de Développement Industriel (CODEVI) avait annoncé, le 8 octobre 2025, la fermeture immédiate de son parc industriel et la suspension de toutes les activités des entreprises qui y opèrent, en raison des tensions sociales survenues quelques jours plus tôt.
Cette décision faisait suite à la manifestation pacifique du 6 octobre, durant laquelle des centaines de travailleurs haïtiens avaient dénoncé la retenue d’impôts appliquée par la direction du parc à la demande des autorités fiscales haïtiennes. Le mouvement avait entraîné, par mesure de sécurité, l’évacuation temporaire du personnel dominicain présent sur le site, selon les médias locaux.
Dans un communiqué antérieur, la direction de CODEVI avait réaffirmé son engagement en faveur du respect des droits des travailleurs, de la paix sociale et du développement durable de la région frontalière.
Ce mouvement social intervenait dans un contexte particulièrement sensible pour les deux pays. En effet, le 1er octobre 2025 a marqué l’expiration de la loi HOPE/HELP, qui garantissait un accès préférentiel au marché américain pour les produits haïtiens.
La rédaction

