Le Département de la Sécurité intérieure des États-Unis a annoncé, ce vendredi, la fin du Programme de Protection Temporaire (TPS) pour les Haïtiens, à partir du 2 septembre. Une décision qui soulève l’indignation des militants haïtiens des droits humains.
En effet, le président du New England Human Rights Organization (NERHO), Josué Renaud, fait remarquer que les États-Unis ont annoncé cette décision quelques jours seulement après avoir demandé à leurs ressortissants de quitter, le plus vite possible, Haïti.
« Comment demander à ses ressortissants de quitter un pays tout en prétendant que l’amélioration de la situation dans ce pays justifie que ses citoyens ne soient plus éligibles au TPS ? », s’interroge le militant des droits des migrants.
Il s’agit, selon lui, d’un véritable coup de massue pour les bénéficiaires du TPS et leurs proches restés en Haïti. Il dénonce ce qu’il appelle l’hypocrisie des dirigeants américains.
Il s’en est également pris aux autorités haïtiennes, accusées de n’avoir jamais pris de décisions pour améliorer les conditions de vie dans le pays, de manière à ce que les Haïtiens ne soient plus obligés de le fuir.
De son côté, le responsable du Future Business Leaders of America (FBLA), Herbert Joseph, a lui aussi déploré la décision des autorités américaines de mettre fin au programme TPS pour les ressortissants haïtiens.
« C’est une très mauvaise nouvelle pour la communauté haïtienne aux États-Unis et pour leurs proches en Haïti », déclare-t-il, appelant les personnes concernées par cette mesure à bien réfléchir à ce qu’elles vont faire à leur retour au pays.
Il fait toutefois remarquer que les bénéficiaires du TPS qui, entre-temps, avaient changé de statut, notamment en appliquant pour l’asile, ne devraient pas s’inquiéter.
Amnesty International a, elle aussi, vivement réagi à cette annonce, la qualifiant de « cruelle et dangereuse ». L’organisation de défense des droits humains rappelle que les expulsions vers Haïti mettent des vies en danger dans un contexte de violence généralisée, d’instabilité politique et de crise humanitaire aiguë. Elle appelle les autorités américaines à prolonger le TPS et à protéger les Haïtiens au nom des droits fondamentaux.
Dans le même sens, Me Frandley Julien, avocat spécialisé en droit de l’immigration, a exprimé de vives inquiétudes quant à l’impact de cette mesure sur des milliers de familles haïtiennes. Il appelle les bénéficiaires à ne pas paniquer et à explorer toutes les voies juridiques disponibles, notamment les ajustements de statut ou les demandes d’asile. Me Julien suit de près l’évolution du dossier et rappelle que d’importants recours juridiques sont encore en cours aux États-Unis.
La Rédaction