Port-au-Prince, 21 juillet 2025 – Dans un climat d’insécurité persistante alimenté par les violences des groupes armés, les plus hautes autorités haïtiennes se sont réunies ce lundi à la résidence officielle du Premier ministre, et non à la villa d’accueil comme à l’accoutumée. Ce choix hautement symbolique veut traduire un virage dans la méthode et la politique du gouvernement concernant la sécurité nationale.
Présidée par Leslie Voltaire et Laurent St-Cyr, en présence du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, cette réunion a rassemblé les piliers de l’appareil sécuritaire du pays : le ministre de la Justice, Me Patrick Pélissier, les responsables de la Police nationale d’Haïti (PNH), Rameau Normil, des Forces armées d’Haïti (FAd’H), Derby Guerrier, les membres du Task Force pour la sécurité, ainsi que les représentants de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMS), Godfrey Otunge.
L’objectif annoncé est sans détour : démanteler les groupes armés et restaurer l’ordre républicain sur l’ensemble du territoire. Pour cela, le gouvernement promet de mobiliser des moyens budgétaires et logistiques exceptionnels, principalement pour renforcer l’action immédiate de la PNH.
La présence remarquée du directeur général a.i. de la PNH, Rameau Normil, tant à l’aéroport international pour accueillir le Premier ministre Fils-Aimé à son retour de Washington qu’à la réunion stratégique de ce lundi, confirme que le dossier de la sécurité est désormais géré selon une nouvelle dynamique. Longtemps perçu comme proche de Fritz Alphonse Jean, Normil semble aujourd’hui s’en détacher. M. Jean est totalement isolé politiquement comme s’il était déjà du passé.
En effet, cette rencontre survient dans la foulée du déplacement du Premier ministre à Washington, où un changement de ton a été noté dans les discussions avec les partenaires américains. Selon des sources diplomatiques, les États-Unis auraient salué une nouvelle dynamique haïtienne, plus cohérente, plus structurée, et orientée vers des résultats mesurables. Le Chargé d’affaires américain en Haïti, Henry Wooster, a d’ailleurs réaffirmé le plein soutien de Washington à la mission multinationale et à la PNH.
Un autre élément à souligner : l’attitude désormais assumée de Leslie Voltaire. Longtemps perçu comme l’allié tacite de Fritz Alphonse Jean, président effacé du Conseil présidentiel de transition, Voltaire affiche aujourd’hui un alignement à la stratégie du Premier ministre Fils-Aimé et de Laurent Saint-Cyr. Ce repositionnement marque un affaiblissement supplémentaire du courant Jean, dont l’absence remarquée à la réunion renforce l’idée d’un isolement politique croissant.
En conclusion, les Présidents Voltaire et St-Cyr ont salué l’engagement des forces de sécurité et appelé à une mobilisation collective. Le gouvernement, de son côté, rappelle que la sécurité est la condition sine qua non à l’organisation d’élections crédibles dans un avenir proche.
L’appel à une coordination permanente entre institutions nationales et partenaires internationaux révèle une volonté claire : rétablir l’autorité de l’État, sécuriser le territoire et rassurer une population éprouvée par des années de chaos.
La rédaction
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