La commune de Lascahobas, dans le Plateau Central, a été le théâtre d’une attaque violente dans la matinée du jeudi 3 juillet, perpétrée par des membres armés de la coalition de gangs dénommée « Viv Ansanm ». Cette offensive s’inscrit dans une stratégie plus large du gang, qui vise à prendre le contrôle de plusieurs zones stratégiques, dont Mirebalais et ses environs.
Depuis plusieurs jours, Viv Ansanm avait pourtant clairement annoncé son intention de lancer une série d’opérations violentes. Dans un message vocal circulant largement, les chefs du gang avaient demandé aux autorités d’ouvrir des corridors pour leur permettre de « ramasser » la ville de Mirebalais et les localités avoisinantes. Ce message représentait un véritable ultimatum adressé aux autorités haïtiennes.
Malgré la précision des menaces et le ton explicite du message, aucune mesure préventive n’a été prise. Aucun renfort de sécurité, aucune présence dissuasive, aucun déploiement significatif n’a été observé pour protéger les zones ciblées. Cette absence de réaction soulève de graves interrogations sur la capacité — et la volonté — des autorités de transition à protéger la population, alors même que les menaces sont rendues publiques, détaillées, et répétées.
Heureusement, l’attaque contre Lascahobas n’a pas permis aux gangs de s’y installer durablement. Les assaillants se sont heurtés à une résistance organisée, composée de policiers, d’agents de la BSAP (Brigade de Surveillance des Aires Protégées), et surtout de groupes d’auto-défense formés par la population locale. Grâce à cette mobilisation, les bandits ont été repoussés hors de la ville, échouant ainsi à atteindre leur objectif immédiat.
Selon les premières informations recueillies :
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Au moins 4 civils ont été tués dans l’attaque.
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Les bandits ont enlevé un agent de la BSAP et en ont abattu un autre.
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Un policier a été grièvement blessé par balle ; son état reste incertain à l’heure actuelle.
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Plusieurs maisons ont été incendiées, notamment sur l’axe routier stratégique reliant Mirebalais à Lascahobas.
Du côté des assaillants, des sources locales font état d’une dizaine de morts parmi les membres du gang, suite aux affrontements avec les forces de l’ordre et les groupes d’auto-défense.
Bien que l’assaut contre Lascahobas ait été repoussé, la peur reste vive dans la commune. La population, traumatisée, sait que malgré les échecs ponctuels, les gangs comme Viv Ansanm finissent souvent par atteindre leurs objectifs à plus long terme. L’absence de réponse proactive du Haut Etat Major de la PNH face aux menaces pourtant annoncées continue d’inquiéter.
Le cas de Lascahobas est révélateur d’une faille systémique. Alors que le gang Viv Ansanm avait explicitement annoncé ses plans comme pour les autres notamment à Kenscoff, à La Chapelle, les institutions en charge de la sécurité publique sont restées passives.
Où est le plan se sécurité pour combattre et prévenir?
La rédaction